Layada et Benouira : même trahison, même traîtrise de pays faussement amis
Par Abdelkader S. – L’affaire de l’ancien secrétaire particulier de Gaïd-Salah rappelle celle du fondateur du groupe terroriste armé, le GIA, Abdelhak Layada. Ces deux individus ont trouvé refuge dans deux pays censés être amis, et ont été récupérés suite à des pressions, voire des menaces des autorités algériennes. Comme au début des années 1990, l’adjudant-chef Gharmit Benouira a été rapatrié par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), après des «pourparlers serrés» avec les responsables politiques et militaires marocains, dans le cas du chef terroriste, et turcs, dans le cas du militaire véreux.
Gharmit Benouira était entre les mains des services secrets turcs avec lesquels il négociait la nationalité turque contre les documents secrets qu’il a dérobés du coffre-fort de l’ancien vice-ministre de la Défense nationale, après sa mort, en décembre 2019. Ce sous-officier, qui avait pris des galons grâce à sa fonction au plus près de l’ancien homme fort de l’armée, avait réussi à quitter le territoire national sans coup férir, grâce à la complicité de l’ancien patron du renseignement intérieur, le général ripoux Wassini Bouazza, incarcéré à la prison militaire de Blida, et à l’ancien directeur des transmissions, le général Abdelkader Lachkhem, qui lui avait signé sa retraite anticipée en un temps record pour lui permettre de se rendre à l’étranger «légalement».
Les services des renseignements algériens étaient toutefois sur la trace du militaire fugitif depuis le début. Repéré en Turquie, le président Tebboune a donné l’ordre de le récupérer après, sans doute, un échange «corsé» avec son homologue turc dont les attitudes hostiles envers l’Algérie se font de plus en plus ostentatoires. La dernière en date étant le conclave des représentants de la mouvance islamiste, sous la férule de l’organisation satellite du FIS, Rachad, soutenue et financée par Ankara, Doha et Rabat, à Istanbul où, affirment des sources concordantes, il a été question de commettre des attentats et de les imputer aux services de sécurité algériens.
Avec l’arrestation du réseau qui alimentait Larbi Zitout en informations à partir d’Alger, via deux des plus proches anciens collaborateurs de Gaïd-Salah, à savoir son secrétaire particulier et son chef du protocole, Rachad et les services secrets turcs, qataris et marocains perdent deux «taupes» passibles de la peine de mort pour haute trahison.
Le régime marocain avait adopté la même attitude au firmament de la crise sécuritaire en Algérie, en ayant accueilli Abdelhak Layada. Les services secrets algériens avaient situé sa position exacte et l’ancien ministre de la Défense nationale, le général Khaled Nezzar, avait exigé du ministre marocain de l’Intérieur de l’époque, Driss Basri, de remettre le terroriste sanguinaire aux autorités algériennes, dans les plus brefs délais et sans condition. Le Makhzen s’était exécuté sur ordre du défunt Hassan II à qui ses collaborateurs avaient fait croire que c’était la DST marocaine qui avait alpagué le terroriste algérien.
Le Maroc et la Turquie ont fait preuve d’un comportement envers l’Algérie qui confine au baiser de Judas.
A. S.
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