La maison de Bouchouareb soufflée par l’explosion survenue à Beyrouth
Par Mohamed K. – Algeriepatriotique a appris de sources généralement bien informées qu’une partie de la maison de l’ancien ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb, en fuite, a été soufflée par la double explosion survenue ce mercredi dans le port de Beyrouth, au Liban. Son épouse et sa fille auraient été blessées, toujours selon nos sources.
Le ministère des Affaires étrangères avait fait état de deux blessés légers parmi la communauté algérienne, mais n’a pas révélé l’identité de ces deux concitoyens. Il n’est pas certain, cependant, qu’il s’agisse des proches de l’ancien ministre dont le nom est, avec celui de son collègue de l’Energie, Chakib Khelil, associé à l’entreprise de corruption et de prévarication érigée en système sous le règne de Bouteflika.
Abdeslam Bouchouareb, recherché par la justice dans le cadre des procès du montage automobile en cours et dans lesquels les deux anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, d’anciens membres du gouvernement et des hommes d’affaires proches de l’ancien cercle présidentiel ont été condamnés à de lourdes peines de prison, s’est réfugié au pays du Cèdre où la corruption bat son plein et semble être une des raisons qui ont provoqué la catastrophe du port de Beyrouth.
En effet, les Libanais se sont insurgés contre ce fléau qui gangrène les rouages de l’Etat. L’affaire de l’emmagasinage d’immenses quantités de nitrate d’ammonium dans des hangars pendant sept longues années serait directement liée à des pots-de-vin et impliquerait un armateur russe détenteur de la nationalité chypriote. Quelques semaines avant le drame du port de Beyrouth, qui a fait près de 150 morts, plus de 4 000 blessés et causé des dégâts incommensurables, une députée libanaise, Paula Yacoubian, dénonçait une autre affaire impliquant le géant pétrolier national Sonatrach, qui aurait vendu au Liban du fuel trafiqué.
En mai dernier, l’élue libanaise, ancienne journaliste, avait clairement pointé du doigt les responsables politiques et les magistrats de son pays impliqués dans le crime économique. «Seul le Parlement pourra tirer cette histoire au clair car la justice libanaise est politisée et dépendante», avait-elle insisté, en se disant «convaincue que le dossier du carburant sera jeté aux oubliettes» et en voulant pour preuve le fait que «le contrat a été renouvelé avec Sonatrach en dépit des soupçons de corruption».
Il semble que c’est cette corruption endémique qui a poussé l’ancien ministre de l’Industrie à se réfugier au Liban, en se sentant «protégé» parmi des «homologues» aussi ripoux que lui, sinon davantage.
M. K.
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