Le séisme de Mila met à nu le non-respect des normes sismiques
Par Mounir Serraï – La secousse tellurique de magnitude 4,9 sur l’échelle de Richter, qui s’est produite le vendredi matin dans la wilaya de Mila, a fortement impacté de nombreuses habitations. Ce séisme, dont l’épicentre a été localisé à 2 km au sud-est de Hammala, dans la même wilaya, a provoqué une fissure géante sur plusieurs kilomètres, traversant champs et lieux d’habitation. Fort heureusement, aucune perte humaine n’a été signalée.
Selon les premières images prises par des citoyens mais aussi par des équipes de la Protection civile dépêchées sur place, des centaines de maisons ont été fortement impactées. Autrement dit, les fissures étaient telles qu’elles ne sont plus habitables. Le tremblement de terre a provoqué l’effondrement complet de deux maisons dans la vieille ville de Mila et d’une bâtisse de 4 étages dans le quartier de Khirbat. Cela en plus de la fissuration de la route dans le même quartier sur une distance de 500 mètres.
Le séisme a également provoqué des fissures dans les colonnes et les murs de centaines de maisons, selon le bilan provisoire de la Protection civile. Des effondrements partiels de 15 maisons ont été également constatés dans la vieille ville, 11 autres dans le quartier de Khirbat et 5 maisons dans le quartier de Kasr Al-Ma, dans la commune de Mila.
Les fissures ont été surtout enregistrées dans des quartiers créés récemment, autrement dit ces dix dernières années mais, visiblement, leurs propriétaires n’ont pas respecté les normes antisismiques.
Ainsi donc, plus de 17 ans après le séisme de Boumerdès, on continue à construire à l’aveuglette, sans tenir compte de la sismicité prouvée de tout le nord de l’Algérie. Le chaos urbanistique visible à l’œil nu à travers l’ensemble du territoire national expose ainsi le pays à de graves catastrophes sismiques.
L’absence de contrôle rigoureux a laissé beaucoup d’individus bâtir des maisons n’importe comment, minimisant souvent le risque sismique auquel ils s’exposent et exposent les autres. Les leçons du séisme de Boumerdès en 2003, qui a fait plus de 2 200 morts, plus de 10 000 blessés et plus de 200 000 sans-abri n’ont visiblement pas été apprises.
M. S.
Comment (16)