Bouazza a-t-il incarcéré Hadj Djilani en représailles contre son mari militaire ?
Par Nabil D. – La productrice cinématographique et audiovisuelle placée en détention provisoire depuis mai dernier, Samira Hadj Djilani, s’était exprimée sur une chaîne de télévision privée quelque temps avant son incarcération. Accusée de «blanchiment d’argent», «abus de fonction», «dilapidation de deniers publics» et «fuite de capitaux vers l’étranger», l’ancienne directrice centrale au ministère de la Culture avait répondu à ceux qui «allèguent» qu’elle aurait obtenu des avantages grâce à la fonction de son mari dans l’armée que ce dernier est un officier «simple» et «proche des citoyens».
«S’agissant de ces rumeurs sur le prétendu favoritisme dont j’aurais bénéficié de la part de mon mari militaire, ceux qui le connaissent savent qu’il est simple et qu’il vit parmi les citoyens lambda, car il est un enfant de Belcourt et fervent supporter du CRB», avait affirmé Samira Hadj Djilani. «Il n’a jamais de sa vie exhibé sa carte professionnelle pour obtenir un passe-droit ou quand un policier de la circulation nous arrête alors qu’il conduit», a-t-elle assuré. «Mon mari n’a jamais envoyé un secrétaire comme le font les hauts gradés de l’armée pour retirer son salaire de la poste, il a toujours fait la chaîne comme un simple citoyen», a encore ajouté Mme Hadj Djilani, en confiant que son époux «n’a bénéficié ni d’un logement ni d’un quelconque crédit du ministère de la Défense nationale».
Si d’aucuns estiment que cette ancienne chargée de la communication du candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2019 a profité d’indus avantages, la concernée a répondu en interrogeant l’opinion publique : «Qu’a pris Samira Hadj Djilani et qu’ont pris les autres ? Pourquoi se focalise-t-on sur ma personne et occulte-t-on ces personnes qui ont fait main basse sur le ministère de la Culture et sur la Télévision publique ?»
«Ma société existe depuis vingt ans. De quels marchés ai-je bénéficiés ? J’ai pu placer un produit tous les deux ou trois ans à la télévision avant d’être ostracisée durant ces cinq dernières années», a affirmé la productrice. «J’ai proposé mes projets depuis douze ans au ministère de la Culture et je n’ai jamais eu de réponse. Je déposais cinq cartons contenant les documents en neuf exemplaires et on m’a révélé que mes projets étaient systématiquement jetés à la poubelle», a-t-elle regretté. «Pourquoi ces gens qui m’accusent ne se sont-ils pas interrogés ? Pourquoi j’ai subi cette injustice et cette exclusion ?» s’est-elle encore demandée.
Il est de notoriété publique que Samira Hadj Djilani a été jetée en prison sur ordre de l’ancien directeur de la sécurité intérieure, le général ripoux Wassini Bouazza, écroué, depuis, à la prison militaire de Blida. Il est à se demander si, parmi les causes qui ont poussé cet officier véreux à faire subir cette avanie à l’ancienne fonctionnaire, il n’y aurait pas une haine contre son époux pour sa probité et son honnêteté, sachant que la rapine et la prévarication étaient érigées en système durant la courte prise de pouvoir par Gaïd-Salah et son clan, après la déchéance de celui qui l’a fait «roi» pour, croyait-il, sauver sa peau et celle de ses acolytes, en sacrifiant une partie du système dont il fut l’acharné défenseur.
N. D.
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