La chanteuse Majda El-Roumi s’insurge : «Restituez la décision aux Libanais !»
Par Houari A. – La vassalité des dirigeants libanais à des puissances étrangères mise à nu par le drame du port de Beyrouth, qui a fait près de 150 morts, plusieurs milliers de blessés et détruit une partie de la capitale du pays du Cèdre, est très mal perçue par une partie de la population libanaise. Parmi elles, la chanteuse de renom Majda El-Roumi qui a salué les manifestations conduites par la jeunesse libanaise qui réclame le départ de tous les responsables politiques.
«Laisse-moi me prosterner devant ces jeunes qui nous ont rendu notre fierté», a affirmé la chanteuse alors qu’elle se déplaçait dans Beyrouth entourée de centaines de Libanais qui reprennent des paroles engagées extraites de ses chansons durant leurs manifestations. S’adressant aux proches des victimes des deux explosions qui ont déformé le visage de Beyrouth et endeuillé des dizaines de familles, Majda El-Roumi, aimée en Algérie où elle s’est produite plusieurs fois, a dit qu’elle partageait le chagrin de ces gens qui pleurent les leurs et qu’elle prierait Dieu qu’Il leur vienne en aide car, a-t-elle confié, «je ne pense pas que nos prières n’atteindront pas le Tout-Puissant et que Dieu accepterait que les Libanais vivent autant de souffrances interminables du peuple libanais martyr».
Interrogée sur la classe dirigeante libanaise, Majda El-Roumi a répondu qu’elle refusait d’aborder les questions politiques et économiques et qu’elle préférait que les spécialistes s’y consacrent. «Mais, a-t-elle rappelé, hier, nous subissions le conflit interconfessionnel et interpartisan et nous nous demandions qui commettait quoi, terrorisés, ne sachant pas où le pays allait, désarçonnés». «Nous n’abdiquerons pas !» a insisté la chanteuse en voulant pour preuve les jeunes Libanais qui «s’expriment et ne se prosterneront jamais».
«Nous prions pour que quelqu’un vienne sauver cette terre», a encore dit Majda El-Roumi qui appelle à la cessation des hostilités et de l’animosité entretenue entre les Libanais de différentes obédiences. «Il faut que quelqu’un libère la décision libanaise car ce n’est pas nous qui détenons les ficelles», s’est indignée la chanteuse.
H. A.
Comment (17)