Le journaliste Khaled Drareni condamné à trois ans de prison ferme
Par Mounir Serraï – Le verdict du procès du journaliste Khaled Drareni, de l’activiste Samir Benlarbi et du militant associatif Slimane Hamitouche est tombé. Khaled Drareni a écopé de trois ans de prison ferme, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, quant à eux, ont été condamnés à deux ans de prison dont quatre mois ferme.
Le parquet a requis, faut-il le rappeler, quatre ans de prison ferme contre les trois prévenus lors du procès qui s’est déroulé le 3 août courant. Les trois mis en cause ont été condamnés pour «attroupement non armé» et «atteinte à l’unité nationale».
Cette lourde condamnation du journaliste Khaled Drareni a suscité de vives réactions, notamment des activistes politiques et des militants des droits de l’Homme. «Journaliste libre, très engagé dans le Hirak, visiblement, il est victime d’un harcèlement et d’une obsession de le faire taire et lui faire payer son engagement. Khaled est le journaliste que le pouvoir politique veut sacrifier pour mettre au pas les médias libres et toutes les voix discordantes. Le combat de ta libération, de celle de la justice et de la parole sera encore long», écrit sur son mur Facebook Saïd Salhi, vice-président de la LADDH.
Des journalistes ont également dénoncé cette lourde condamnation. «Ce 10 août 2020, la justice algérienne a perdu tout honneur. Ce 10 août 2020, un terrible séisme d’immoralité a soufflé le tribunal de Sidi M’hamed. De grâce, ne l’appelez plus Tribunal Abane-Ramdane ! Ce n’est pas pour cette triste chose qui ne sert plus qu’à enfermer, opprimer, embastiller, les dignes enfants de Novembre et de Février, que Abane Ramdane, Djamila Boupacha, Gisèle Halimi, Jacques Vergès, Bachir Hadj Ali… se sont insurgés», écrit sur son mur Facebook Mustapha Benfodil.
Lors du procès, la défense a mis en avant le fait que ces trois mis en cause ont été arrêtés en même temps avec une trentaine de manifestants. Ils étaient tous dans le même dossier avant que le parquet ne sépare ces trois mis en cause des autres qui ont été libérés. Leur poursuite en justice a été faite, explique la défense, suite à des injonctions du parquet, ce qui est contraire à la loi.
Interrogé sur sa présence lors de cette manifestation du mois de mars dernier, Khaled Drareni avait assuré au juge qu’il était, comme lors de toutes les manifestations, pour couvrir l’événement en tant que journaliste. «J’étais là uniquement pour faire mon travail en tant que journaliste indépendant. Je couvrais toutes les manifestations, y compris celles pro-pouvoir», a-t-il précisé. Khaled Drareni a été arrêté le 7 mars dernier.
M. S.
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