Abdelaziz Rahabi : «Le but de la justice n’est pas de limiter les libertés»
Par Mounir Serraï – L’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi réagit à la condamnation du journaliste Khaled Drareni en dénonçant ainsi cette confiscation de la liberté qui frappe à chaque fois des militants politiques.
«La confiscation de la liberté des militants politiques dans le Hirak ou dans tout autre cadre par un jugement de justice, relevant d’une époque révolue, est inacceptable à l’heure actuelle et ne sert pas la recherche d’une sortie pacifique et consensuelle de la crise multiforme que traverse l’Algérie», écrit Abdelaziz Rahabi pour qui la politique d’emprisonnement de tout citoyen avant que la vérité ne soit révélée et que l’accusation soit prouvée – tout en offrant des garanties juridiques de respect de la décision et ne représentant pas une menace réelle pour l’ordre public et la sécurité nationale – ne fera pas de l’Algérie un pays plus fort, juste et grandiose.
«Le but de la justice n’est pas de limiter les libertés individuelles et collectives, mais plutôt de protéger les droits et libertés fondamentaux contre toute violation. Son essence est de protéger les citoyens des excès et des pressions du pouvoir exécutif et des divers groupes d’intérêt et d’influence», souligne-t-il.
«Malheureusement, notre système judiciaire n’a pas encore été en mesure de se libérer du fardeau des pratiques du régime précédent dans sa tentative d’instaurer une justice véritablement indépendante, qui, sans elle, ne saurait aboutir à une transformation démocratique. Et la justice en Algérie doit aujourd’hui prendre conscience de sa part de responsabilité historique dans le succès ou l’échec de la transition souhaitée vers la gouvernance démocratique», conclut Abdelaziz Rahabi.
M. S.
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