Action croisée entre des magistrats et Rachad pour provoquer des émeutes ?
Par Nabil D. – Des observateurs avisés s’interrogent sur les desseins inavoués de certains magistrats qui semblent poursuivre la politique de déstabilisation du pays menée par l’ancien directeur de la sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza, avec l’obséquieuse complicité du dernier vestige affiché de la parenthèse du règne chaotique de Gaïd-Salah, le durable ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati.
En effet, la condamnation, hier, du journaliste Khaled Drareni à une peine lourde de trois ans de prison ferme a donné lieu à une vague d’indignation aussi bien de l’opposition que des activistes du Hirak qui ont fait part de leur colère face à ce qu’ils estiment être une «énième provocation» et une «atteinte flagrante à la liberté d’expression et d’opinion». A Tizi Ouzou, un collectif réunissant un grand nombre d’avocats a dénoncé, dans un communiqué lu et diffusé sur les réseaux sociaux, la condamnation arbitraire, encore une, du détenu d’opinion Rabah Ziani.
Cet acharnement judiciaire n’est pas innocent, relèvent les observateurs, qui ne peuvent s’empêcher d’y voir une intrigante conjonction, au moment où, de l’autre côté de la Méditerranée, les agitateurs du mouvement subversif islamiste Rachad, appuyé, financé et téléguidé par les services secrets turcs, s’échine à pousser les Algériens à réoccuper la rue dans ce contexte extrêmement fragile marqué par le rebond inquiétant de l’épidémie du Covid-19, la grave crise économique qui en a découlé et l’instabilité qui règne en Libye et la région subsaharienne où la guerre et le terrorisme battent leur plein.
L’inexpliqué maintien de Belkacem Zeghmati au sein du gouvernement en dépit de sa collusion évidente avec les factieux partisans du binôme Gaïd-Salah-Bouazza, qui sont en cours de neutralisation, grâce au grand nettoyage opéré par le président Abdelmadjid Tebboune et le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Saïd Chengriha, au sein des services de sécurité, est un signe probant de la difficulté à neutraliser les résidus de ce clan mafieux dont une partie vient d’être arrêtée.
Il est clair que les intérêts de certains magistrats qui continuent de sévir sous les ordres de Belkacem Zeghmati rejoignent ceux des instigateurs qui, à partir de l’étranger, voient en la fin du Hirak une énième occasion ratée de déstabiliser le pays dans l’hypothétique espoir d’y instaurer – enfin – le régime que l’Internationale socialiste et François Mitterrand avaient échoué à implanter au début des années 1990, grâce à la vigilance de l’armée et au courage des républicains, aujourd’hui terrés. Un régime islamiste fondé sur une économie de bazar et totalement soumis à une emprise étrangère ; hier la wahhabite, aujourd’hui ottomane.
N. D.
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