Ce que l’Algérie veut changer dans ses accords avec l’Union européenne
Par Mohamed K. – L’Algérie compte revoir un certain nombre de points précis dans l’accord «déséquilibré» qui la lie à l’Union européenne. Le dernier Conseil des ministres durant lequel le président Tebboune a estimé qu’il était temps que des aliénas soient revus, de sorte à garantir les intérêts de l’Algérie, n’a pas fourni des détails sur les changements que la partie algérienne souhaite apporter en accord avec les partenaires européens.
Des consultations seront engagées très prochainement pour essayer de trouver les correctifs nécessaires pour corriger les déséquilibres durables enregistrés dans les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Union européenne. Les contacts ont déjà été entrepris et les discussions seront entamées incessamment.
L’Union européenne voulait s’en tenir strictement à la lettre de l’Accord d’association, a-t-on appris, mais l’Algérie estime qu’il faut tenir compte du contexte économique actuel, caractérisé par l’effondrement des cours du pétrole, la crise économique, etc., pour activer les clauses de sauvegarde et l’imposition des droits additionnels provisoires sur un certain nombre de produits importés.
La partie s’annonce difficile, mais le maintien de l’accord dans sa forme actuelle ne sert pas l’Algérie. Aussi la nouvelle direction politique du pays a-t-elle jugé impératif de revoir la copie afin de rectifier un déséquilibre qui a toujours été favorable à l’Union européenne au détriment de l’Algérie. Le président de la République a demandé au gouvernement Djerad de «procéder à une évaluation» de ce dossier et invité le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à lui accorder une «attention particulière».
Les médias français ont largement relayé la décision du Conseil des ministres de revoir les clauses de cet accord, en soulignant que la mise en place d’une Zone de libre-échange (ZLE) «est la cible de critiques de dirigeants politiques, d’économistes et de patrons algériens qui dénoncent une balance commerciale Algérie-Union européenne largement en défaveur de l’Algérie». L’accord prévoyait une période de transition de douze ans accordée à l’Algérie pour éliminer progressivement ses droits de douane sur des produits industriels et une possibilité d’appliquer une libéralisation sélective concernant les produits agricoles.
En 2012, cette période de transition a été allongée et portée à quinze ans, jusqu’au 1er septembre prochain, pour certains produits, comme l’acier, les textiles, les produits électroniques et l’automobile.
M. K.
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