Normalisation avec Israël : ces trois pays arabes qui vont suivre les Emirats
Par Karim B. – Trois autres pays arabes vont emboîter le pas aux Emirats arabes unis et établir des relations diplomatiques avec l’entité sioniste. Différentes sources ont, en effet, évoqué la signature d’un accord similaire à celui qui a été conclu ce jeudi aux Etats-Unis sous l’égide de Donald Trump. Il s’agit de Bahreïn, du sultanat d’Oman et du Soudan. L’Arabie Saoudite, quant à elle, si elle n’est pas citée parmi les Etats qui comptent normaliser avec Israël – du moins à court terme – n’a, cependant, émis aucune opposition à ce chambardement géopolitique dénoncé vigoureusement par les Palestiniens.
En décembre 2019, Algeriepatriotique s’interrogeait sur les dessous d’une réunion qui allait se tenir à Londres. A l’ordre du jour de cette rencontre, était inscrit, notamment, une normalisation des relations d’un certain nombre de capitales arabes avec Tel-Aviv. Cette interrogation trouvait son origine dans la visite qu’avait effectuée le secrétaire d’Etat américain à Rabat dans la foulée du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Otan qui était prévu en Grande-Bretagne, durant laquelle Mike Pompeo avait «vivement soutenu l’initiative d’un groupe d’influenceurs arabes réunis dans la capitale britannique pour prôner avec insistance un rapprochement avec l’Etat hébreu».
Des sources informées avaient, alors, indiqué à Algeriepatriotique que la capitale arabe la plus engagée aux côtés des Américains et des Israéliens dans cette opération de rapprochement avec Tel-Aviv était Abu Dhabi. Selon nos sources, les Emirats arabes unis avaient même inscrit l’Algérie comme un pays à soumettre à ce nouvel ordre dicté par Washington et dans lequel les Al-Nahyane jouent le rôle de «relais», d’autant que la soumission flagrante de l’ancien chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd-Salah, à Mohamed Ben Zayed inquiétait au plus haut point l’opinion publique algérienne qui exprimait haut et fort son rejet de l’ingérence émiratie.
En avril dernier, un accord entre Israël et les Emirats arabes unis au sujet du rapatriement de ressortissants israéliens bloqués au Maroc, à bord d’un vol de la compagnie Emirates, avait créé une crise entre Rabat et Abu Dhabi, le Maroc ayant estimé que Ben Zayed et Netanyahu avaient pris cette décision sans en référer aux autorités marocaines, complètement ignorées. Le journal israélien Jerusalem Post avait indiqué, en effet, que les voyageurs originaires d’Israël et des Emirats n’avaient pas pu regagner leurs pays respectifs en raison d’une prise de bec entre les responsables marocains et leurs homologues émiratis et israéliens qui s’étaient entendus pour évacuer les passagers bloqués à Casablanca via un vol qui devait être assuré par la compagnie aérienne émiratie. Le média israélien révélait, ainsi, malgré lui, les prémices d’une normalisation entre les Al-Nahyane et Israël.
Deux mois auparavant, le ministre des Affaires étrangères émirati, Abdallah Ben Zayed, reconnaissait le «droit» d’Israël à «se défendre» face aux «menaces» que représentent l’Iran et le Hezbollah. Dans un enregistrement vidéo d’une session de la conférence de Varsovie qui avait fuité et qui était parvenu à l’agence israélienne Haaretz, Ben Zayed, interpellé par le modérateur du débat sur l’action militaire israélienne en Syrie contre les forces iraniennes et celles du Hezbollah, avait affirmé que «tout pays confronté à une menace a le droit de se défendre».
Des médias israéliens avaient publié une seconde vidéo où le ministre des Affaires étrangères bahreïni, Khalid Ben Ahmed, affirmait l’éventualité d’une mise en place «ultérieure» de relations diplomatiques avec Israël. La conférence de Varsovie sur le Moyen-Orient, qui s’est tenue dans la capitale polonaise, avait été boycottée par l’Autorité palestinienne.
K. B.
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