Une écrivaine israélienne révèle le secret du pacte entre Israël et les Emirats
Par Abdelkader S. – Les Israéliens ne sont pas dupes. Ils savent que derrière la spectaculaire normalisation entre l’Etat hébreu et le régime des Al-Nahyane se cache une «bataille acharnée» pour la survie politique du président américain au mandat finissant, Donald Trump, et du Premier ministre israélien à la carrière politique vacillante, Benyamin Netanyahu.
Thérèse Zrihen-Dvir s’interroge : «Qui des deux impliqués dans cette affaire de normalisation entre Israël et les Emirats arabes nous raconte la vérité ? Le président Trump des USA ? Le Premier ministre israélien Bibi Netanyahu ? Tous les deux mènent une bataille acharnée pour leur survie politique.» Elle explique : «Les Emirats ont volontairement joué le jeu des deux chefs d’Etat, puisque cela ne leur coûte rien. Ils préfèrent miser sur la résilience politique de Trump et de Netanyahu plutôt que se farcir un Joe Biden dont les vues antithétiques sur la diplomatie actuelle sont claires, surtout en ce qui concerne l’Iran.»
«Trump nous déclare qu’Israël doit renoncer à la reprise de la souveraineté sur la Judée et Samarie, alors que Netanyahu nous fait miroiter que cette issue n’est pas close et qu’il a la ferme intention de la poursuivre», écrit-elle, avant de s’interroger : «Lequel des deux est le plus fiable ?»
«Je vous avoue que je crois beaucoup plus à une opportunité pour les deux chefs d’Etat de redorer leur blason. Netanyahu cherche à repousser l’échéance de ses litiges judiciaires et Trump veut conquérir des voix au sein des Américains. L’objectif des deux prime sur leur honnêteté et candeur envers leurs concitoyens», relève l’écrivaine israélienne, selon laquelle «Israël préfère avoir affaire à Trump comme président des Etats-Unis qu’à Joe Biden, du parti démocrate qui ne cache plus son antisémitisme». «Netanyahu contribue dans cette affaire pour ces deux raisons», souligne-t-elle.
«En outre, ajoute Thérèse Zrihen-Dvir, il faut aussi admettre que le conflit israélo-palestinien ne rapporte rien aux Etats arabes, au contraire. Hormis une dignité tenace qui ne pèse plus lourd à l’heure actuelle face au danger éminent d’un Iran nucléaire.»
«Faire le petit saut de la reconnaissance officielle [d’Israël] par les pays arabes n’est plus qu’un geste banal puisqu’ils mènent derrière les coulisses, depuis de longues années, des rapports sur tous les domaines», constate l’écrivaine qui conclut que «ce n’est donc rien de surprenant et il est le bienvenu aujourd’hui et leur profiterait.»
A. S.
Comment (16)