Changement de l’ordre constitutionnel au Mali : l’UA annonce sa suspension
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a annoncé, mercredi, la suspension du Mali de l’organisation panafricaine jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel, réaffirmant «l’engagement inébranlable» de l’UA à respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, lit-on sur le site de l’APS.
Le Conseil a exprimé sa «profonde préoccupation par l’évolution de la situation, qui a abouti au changement anticonstitutionnel du gouvernement élu du président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août 2020, en violation de la Constitution du Mali, de l’Acte constitutif de l’UA et de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance».
Il a également réaffirmé «l’impératif de conduite d’élections crédibles dans les Etats membres comme seule source d’autorité étatique légitime afin de se conformer pleinement aux instruments de l’UA, en particulier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance».
«Conscient de la nécessité pour les parties prenantes maliennes de respecter leur engagement en faveur de la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation pour le Mali issu du processus d’Alger, qui est un cadre viable pour relever de manière globale la pléthore de défis socio-économiques, de gouvernance, sécuritaires et politiques auquel le pays est confronté», soutient l’UA.
Le président en exercice de l’UA, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, avait condamné le «changement inconstitutionnel» de gouvernement au Mali et exigé la «libération immédiate» du président Ibrahim Boubacar Keïta et de ses ministres. Au nom de l’UA, le président sud-africain leur a demandé «un retour immédiat à un gouvernement civil» et prié les militaires «de retourner dans leurs casernes».
Le président en exercice en l’UA a intimé à ses «partenaires africains et à la communauté internationale de dénoncer et de rejeter le changement inconstitutionnel de régime conduit par les militaires et d’aider le peuple malien à revenir à la démocratie civile».
Quelques heures après avoir été arrêté par des militaires en révolte, le président malien Ibrahim Boubacar Keita a annoncé, mardi soir, sa démission et la dissolution du Parlement et du gouvernement, alors que les soldats mutins qui ont pris le pouvoir ont promis une «transition politique civile».
La Cedeao a condamné le renversement du chef de l’Etat malien et de son Premier ministre par des «militaires putschistes», suivie par l’ONU qui a appelé les auteurs du changement inconstitutionnel du gouvernement au Mali à «regagner sans délai leurs casernes» et à libérer «immédiatement» tous les dirigeants arrêtés.
Le chef de l’Etat malien, ciblé, mardi, par un changement anticonstitutionnel du gouvernement mené par une mutinerie militaire, a été arrêté, ainsi que des membres de son gouvernement.
R. I.
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