La Grande Mosquée d’Alger : cette lubie de Bouteflika au coût exorbitant !
Par Mounir Serraï – La Grande Mosquée d’Alger sera inaugurée le 1er novembre prochain, a annoncé aujourd’hui le président, Abdelmadjid Tebboune. Ainsi donc, après quatre années de retard et près d’un milliard de coût supplémentaire, la Grande Mosquée d’Alger est prête à recevoir ses 120 000 fidèles. Construit par l’entreprise chinoise China State Construction Engineering (CSCEC) et suivi par un bureau d’études turc, ce projet a suscité beaucoup de polémiques et de critiques. Tout d’abord par son coût. Une bagatelle de 2 milliards de dollars qui auraient pu servir à bâtir quatre centres hospitalo-universitaires (CHU).
Cette lubie du président déchu Abdelaziz Bouteflika a également suscité polémique sur son emplacement à quelques encablures de la baie d’Alger et sur une terre marécageuse et sismique. Plusieurs experts ont prévenu sur la dangerosité d’ériger un minaret (265 m) d’une aussi grande hauteur dans un tel endroit. Autre critique faite à ce projet : sa position au milieu d’une zone surpeuplée et congestionnée. Avec le nombre de fidèles mais aussi de visiteurs qu’elle va attirer, la Grande Mosquée d’Alger risque d’aggraver les problèmes de circulation déjà existants et de rendre, notamment l’accès difficile au centre d’Alger et vice-versa, sachant que l’aéroport international d’Alger est situé à une dizaine de kilomètres de cette mosquée.
Mais cela n’est pas tout. La Grande Mosquée d’Alger va constituer un véritable gouffre financier, notamment pour son entretien. Son architecture en cube gigantesque ne favorise pas l’économie d’énergie. D’ailleurs, en raison de sa forte consommation énergétique, elle est dotée d’une mini-centrale électrique. Des experts se sont demandés pourquoi on n’a pas doté cette infrastructure d’équipements à énergie solaire. Mais pas seulement. En 2017, le président du Conseil national des architectes algérien (CNOA) et ex-membre du conseil d’administration de l’Agence, Djamel Chorfi, avait qualifié «le projet de la Grande Mosquée d’Alger de la plus grosse arnaque subie par l’Algérie».
Dans un entretien accordé à un média arabophone, Chorfi avait affirmé fait part d’anomalies et de graves erreurs. «Un projet d’une telle envergure a eu un faux démarrage. Les deux bureaux allemands chargés de l’étude et de la conception du projet n’avaient finalement pas les moyens nécessaires pour mener convenablement leur travail. Ils ont été virés plus tard, mais le mal est déjà fait», avait-il relevé, tout en assurant que le projet ne pouvait être totalement achevé avant 2020. Et il avait bien vu.
M. S.
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