Intrigantes agressions contre des joueurs algériens en Arabie Saoudite
Par Houari A – Deux internationaux algériens ont été victimes d’agression verbale à quelques jours d’intervalle dans les stades saoudiens. Les gardiens de but de l’Ettifaq FC et d’Al-Hazm, Raïs M’bolhi et Malek Asselah, ont été insultés par des joueurs saoudiens pour des raisons qui restent à déterminer. S’agit-il d’une action concertée visant l’Algérie à travers ces deux footballeurs ou n’est-ce qu’une marque de jalousie à l’égard de ces internationaux dont l’équipe, l’Algérie, vient d’être classée par la CAF comme le meilleurs Onze du siècle en Afrique ?
Il faut noter que ces attaques interviennent aussi dans un contexte géopolitique tendu, lié à la question palestinienne. Les Emirats arabes unis qui sont en voie de normaliser officiellement leurs relations avec l’entité sioniste sont soutenus par le régime de Riyad qui a applaudi des deux mains cette entreprise, perçue en Algérie comme une trahison envers le peuple palestinien opprimé et dont les territoires sont occupés par Israël. Y a-t-il un lien entre ces deux faits ? Si rien ne permet pour l’instant de confirmer l’existence d’une corrélation entre les provocations qui ciblent – spécialement – deux joueurs algériens, et ces chambardements géostratégiques, il est clair, cependant, que les peuples algérien et saoudien sont aux antipodes s’agissant du soutien à la Palestine.
«La Palestine n’est pas ma cause», a écrit un écrivain saoudien sur les réseaux sociaux, provoquant une levée de boucliers dans plusieurs pays de la région où des internautes ont dénoncé avec vigueur ce qu’ils considèrent être une «haute trahison» et un «écart impardonnable». Or, en Arabie Saoudite comme aux Emirats, les régimes des Al-Saoud et des Al-Nahyane ont mis en branle leur machine de propagande pour accompagner le rapprochement avec l’Etat hébreu en faisant accroire à une satisfaction unanime des citoyens dans ces deux monarchies dirigées d’une main de fer par les deux princes héritiers, Mohamed Ben Salman et Mohamed Ben Zayed.
Les deux internationaux algériens pourraient quitter l’Arabie Saoudite et écourter leur contrat avec leurs clubs respectifs, après que le Golfe était devenu une destination de prédilection pour les joueurs en quête d’une fin de carrière «tranquille» et «bien rémunérée». La politique semble s’être invitée sur le terrain de football et les premiers signes d’une crispation entre les pays «frères» commencent à apparaître.
L’éclatement du «monde arabe» est en train de se produire et ces «petits incidents» n’en sont que les prémices.
H. A.
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