Club des Pins : l’information donnée par Algeriepatriotique fin juin confirmée
Par Mohamed K. – La réouverture des plages «squattées» par la nomenklatura depuis les années 1990 était dans l’air. Algeriepatriotique l’avait «subodorée» suite à l’annonce faisant état de l’évacuation des journalistes de l’ENTV qui résidaient encore dans des hôtels à Sidi Fredj, à la demande de la direction de la Télévision publique. Dans notre édition du 30 juin, nous nous interrogions : «Vers la fin des résidences sécuritaires ?» La réponse est donc venue quelques semaines plus tard avec la décision prise par le président de la République de permettre aux citoyens de refouler le sable d’une des plages les plus courues de la capitale : le Club des Pins.
«L’évacuation des journalistes pourrait […] être le prélude à la réouverture des deux autres zones sécuritaires réservées aux hauts fonctionnaires de l’Etat au grand public. Les citoyens ont longtemps été privés des plages dorées du Club des Pins et de Moretti, fermées également au début des années 1990 et maintenues en l’état jusqu’au jour d’aujourd’hui, privant ainsi le secteur du tourisme de revenus substantiels et continuant de créer une dichotomie entre des gouvernants «bunkérisés» et des citoyens qui considèrent cette surprotection comme un indu privilège», écrivions-nous.
«C’est à tout cela que le président Tebboune semble vouloir mettre fin à la fois par souci d’économie et par nécessité de combler le fossé qui sépare les dirigeants politiques et l’ensemble de la population, de plus en plus irritée par ce qu’elle considère être des passe-droits. Une réouverture des deux grandes plages de l’ouest de la capitale pourrait être perçue comme un geste de bonne foi du chef de l’Etat qui multiplie les mises en garde contre les abus et la gabegie dans ce contexte de crise économique. Tebboune aurait alors aboli une forme de ségrégation qui aura duré plus de vingt ans», avions-nous commenté.
En juillet 2018, Abdelaziz Bouteflika promulguait un décret portant incessibilité des structures relevant de l’établissement public de la résidence d’Etat du Sahel. Des sources n’avaient pas exclu, à l’époque, que l’ex-chef de l’Etat eût décidé de couper l’herbe sous le pied de responsables qui envisageaient d’accaparer les biens situés dans cette zone balnéaire.
On se souvient que des villas avaient été saccagées par leurs anciens occupants lorsque l’Etat avait décidé de les en expulser pour permettre à d’autres fonctionnaires de bénéficier d’une résidence sécurisée. Cet événement, qui avait défrayé la chronique au moment de sa survenance, ne s’est plus reproduit depuis, mais les appétits s’étaient aiguisés à l’approche d’une probable réouverture de cette zone au grand public et, donc, de l’évacuation de tous ses occupants.
Des sources avaient émis des réserves sur le décret signé par l’ancien président de la République pour préserver ce patrimoine public de la prédation, en expliquant qu’un décret pouvait annuler un autre et que seul la constitutionnalisation de la défense du patrimoine pourra éviter une telle dérive.
Sur le plan politique, le maintien de cette zone fermée contredisait les assurances des autorités sur la situation sécuritaire du pays qui s’est nettement améliorée.
M. K.
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