PSG-Bayern : des Français saluent la défaite du «Qatar» face aux Allemands
Par Houari A. – Tous les Français ne sont pas déçus par la défaite du Paris Saint-Germain ce dimanche soir face au Bayern de Munich. La politique s’est incrustée dans cet événement sportif et les réactions d’un certain nombre d’acteurs qui se soucient moins des performances du club parisien sur le terrain que de l’implication d’éléments extra-sportifs dans le football ne se sont pas fait attendre.
«Bonne nouvelle : le Qatar a perdu !» lit-on dans un média ultranationaliste qui qualifie ironiquement le PSG de «Paris Sans-Gaulois», allusion au nombre limité de joueurs «français de souche» qui y évoluent. Un fait qui fait écrire à un éditorialiste qu’on ne peut accuser d’avoir quelque penchant pour l’extrême-droite : «Certes, le club parisien est en réalité le jouet d’un émir et la propriété de l’Etat qatari dont les valeurs ne sont pas exactement celles de la République.»
C’est la mainmise du richissime émirat du Qatar qui fausse le jeu, en fait. Depuis le rachat du club par cette monarchie accusée d’avoir fait main basse sur le patrimoine français grâce aux largesses accordées par l’ancien président de droite, Nicolas Sarkozy, les opinions sont divisées sur cette ouverture du capital du club historique et mythique de la capitale française à des monarques du Golfe connus pour être les ennemis de la démocratie.
Cette animosité nourrie envers l’«arrogant» club de Saint-Germain-en-Laye, fondé en 1970 et présidé par Nasser Al-Khelaïfi au nom de la famille régnante à Doha, s’est également et, surtout, traduite par la décision prise par le préfet de Marseille d’interdire le port du maillot du PSG «pour endiguer la violence». En optant pour une telle solution radicale, le premier policier de la ville phocéenne admet donc que les Marseillais ont clairement choisi le camp des Bavarois dont ils souhaitaient la victoire sur l’ennemi juré de l’Olympique de Marseille, club phare de la deuxième plus grande ville de France, tournée vers le sud de la Méditerranée.
La rencontre du PSG face au Bayern de Munich revêtait, côté français, une forte connotation politique. Elle met à nu à la fois le profond clivage qui marque la société française et le rejet par une catégorie de Français de la puissance de l’argent qui a incité un pays voisin du Qatar, Bahreïn, à racheter à son tour l’autre club de Ligue 2 de la capitale, le Paris FC.
H. A.
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