Retraites des hauts fonctionnaires : des Algériens dénoncent une grave injustice
Par Kamel M. – Des citoyens ont lancé une campagne de dénonciation à travers les réseaux sociaux et appelé à corriger une grave injustice relative au calcul des retraites. «Un ministre travaille six mois et touche une retraite à 100%, un député siège cinq ans et touche une retraite à 100%, un directeur exécutif est en fonction dix ans et touche une retraite à 100% et une classe ouvrière qui trime pendant trente-deux longues années pour ne toucher que 80% !» s’indignent-ils. «Plus grave, les premiers, les deuxièmes et les troisièmes puisent dans la caisse de cette dernière (la classe ouvrière)», s’insurgent ces travailleurs qui s’interrogent : «Où est la justice sociale ?»
Cette préoccupation intervient au moment où une grande inquiétude habite des millions de travailleurs en raison de la situation désastreuse dans laquelle se trouve la Caisse nationale des retraites. Le signal d’alarme a été tiré depuis de très longues années, et les gouvernements successifs n’ont eu d’autres solutions que de recourir à des moyens de replâtrage qui ne font que reporter une faillite certaine à une date ultérieure. Les retraites sont une véritable bombe à retardement, pensent de nombreux analystes qui rappellent les dommages causés par le maintien de la retraite anticipée longtemps après les «recommandations» du Fonds monétaire international (FMI) dans les années 1990 lorsque l’Algérie exsangue avait dû recourir à cette institution pour emprunter de l’argent.
Parmi les mesures préconisées – en réalité, imposées – par le FMI, le renvoi de centaines de milliers de travailleurs. Une mesure qui était accompagnée, à l’époque, par la mise en place de ce système de retraite anticipée dans le seul but de cadrer avec le réajustement structurel qui devait être appliqué à la lettre pour pouvoir renflouer les caisses vides de l’Etat. A l’époque, l’Algérie disposait de maigres réserves qui suffisaient à peine à assurer trois mois de nourriture pour les Algériens, conséquence de la gestion économique catastrophique de Chadli et de son Premier ministre, Abdelhamid Brahimi.
Après la réouverture de la zone sécuritaire de Club des Pins aux citoyens après avoir été l’apanage de la nomenklatura pendant près de trente ans, Abdelmadjid Tebboune corrigera-t-il cette aberration en rétablissant cette justice sociale bafouée, comme le revendiquent les travailleurs ?
K. M.
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