La Suisse suit l’exemple de l’Algérie et dissout une ONG satellite du FIS
Par Mohamed K. – Les autorités suisses ont dissous l’organisation islamiste Al-Karama à laquelle est affilié le mouvement Rachad de même obédience. La décision a été rendue en août 2019 et remonte donc à l’année dernière, mais les responsables de ces deux ligues ont passé cette mesure coercitive sous silence.
Al-Karama est considérée comme un appendice des groupes terroristes dont elle défend les actes sous couvert de défense des droits de «citoyens opprimés chez eux» par des «pouvoirs dictatoriaux». C’est à travers cette imposture désormais démasquée que ces deux associations liées ont pu prospérer en Suisse et en Grande-Bretagne où elles profitent de la permissivité qu’autorisent les lois de ces deux pays démocratiques.
Al-Karma, qu’animent Abbas Aroua et Rachid Mesli, aux côtés de défenseurs invétérés du parti extrémiste FIS dont ils se servent pour faire fructifier leurs affaires en Occident grâce aux dollars sonnants et trébuchants fournis par le Qatar via des Qataris qui y siègent, a été créée en 2004, cible le monde arabe et a activement participé aux soulèvements du «printemps arabe» qui ont détruit des pays comme la Libye, le Yémen et la Syrie où la guerre a fait des centaines de milliers de morts et de blessés. L’association islamiste ne cache pas son objectif principal : «Renforcer la capacité des activistes locaux à […] demander le respect des droits de l’Homme dans leurs pays.» Un «travail» qui «implique la communication directe et régulière avec les victimes et leurs familles, les avocats ou les membres de la société civile», dans le cadre du «qui tue qui», s’agissant de l’Algérie.
«En avril 2007, Al-Karama s’est enregistrée en tant que Fondation de droit suisse, se plaçant ainsi sous le contrôle de l’autorité fédérale de surveillance des fondations. En permettant aux autorités suisses d’examiner les dossiers financiers de l’organisation sur une base annuelle, Al-Karama visait à assurer une plus grande stabilité et transparence», explique l’organisation qui tombe ainsi sous la loi helvétique, laquelle a fini par prendre la décision de lui interdire toute activité sur le territoire suisse, depuis que les autorités de ce pays ont compris que cette ONG servait de couverture pour le prosélytisme pro-islamiste, sous le contrôle de la secte des Frères musulmans, à partir de Doha et d’Ankara. En 2011, Al-Karama a agi, sur ordre du régime qatari, «comme un relais d’information», devenant, selon l’organisation elle-même, «un relais majeur pour les médias sur les soulèvements en Egypte, en Libye, au Yémen, puis en Syrie». Par médias, il faut comprendre Al-Jazeera.
C’est à partir de 2015 que les activités suspectes de cette association ont commencé à attirer l’attention des services de sécurité dans tous les pays où elle compte des représentations. Dans le même temps, les Etats-Unis classaient le bailleur de fonds qatari d’Al-Karama sur la liste des terroristes et de leurs soutiens. Washington révélait ainsi que cette organisation flirtait avec les groupes islamistes armés dont elle se fait le porte-voix et l’avocat.
C’est suivant cette logique que le chef de file de Rachad, Larbi Zitout, ancien employé à l’ambassade d’Algérie à Tripoli, a loué les actions de l’Armée islamique du salut, bras armé du FIS dissous, dont il a applaudi le recours au terrorisme, «pour, a-t-il argué, se défendre». Zitout rejoint ainsi son acolyte installé en Suisse, Mourad Dhina qui a justifié l’assassinat des intellectuels par le Front islamique du djihad armé (FIDA), sans qu’il n’ait jamais été sanctionné pour apologie du terrorisme, hormis les six mois passés sous les verrous à Paris, en 2012, avant d’être libéré.
En août 2015, Rachid Mesli sera, à son tour, arrêté à la frontière italo-suisse et assigné à résidence en Italie. Mais il sera, lui aussi, remis en liberté suite aux pressions d’influentes ONG internationales proches de la mouvance islamiste.
M. K.
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