Alerte contre des attentats terroristes en Algérie après l’attaque de Sousse
Par Houari A. – L’organisation égyptienne Al-Adl a lancé une sérieuse mise en garde contre des tentatives d’attentats terroristes en Algérie et en Tunisie, au lendemain de l’attaque qui a ciblé deux éléments de la Garde nationale tunisienne dans la ville balnéaire tunisienne de Sousse. Les terroristes cibleraient d’«importantes infrastructures gouvernementales» et des «établissements touristiques», «au cas où les services de sécurité de ces deux pays faisaient barrage aux éléments armés voulant franchir la frontière pour se rendre en Libye».
Al-Adl, un centre d’études spécialisé dans la recherche sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, affirme, en effet, que «l’attaque terroriste de Sousse est une réponse au déploiement d’unités de l’armée tunisienne sur la frontière avec la Libye pour empêcher toute infiltration de membres d’organisations extrémistes tunisiennes en Libye» pour prendre part à la guerre par procuration qui s’y déroule. L’organisation note que la Libye est devenue une «zone de repli» pour les groupes terroristes «notamment après la création d’une nouvelle cellule de Daech à l’intérieur du territoire libyen, dans la ville de Sabratha» qui «pourrait mener des actions en Algérie et en Tunisie» pour desserrer l’étau sur les terroristes qui seraient «bloqués» dans ces deux pays limitrophes.
Il y a lieu de rappeler que l’attaque terroriste qui a ciblé le complexe gazier de Tiguentourine en janvier 2013 avait été commanditée et menée à partir du territoire libyen et que le groupe qui l’avait commise était composé d’éléments issus de plusieurs pays arabes. La menace persistant, l’armée algérienne a verrouillé les frontières dès le lendemain de la prise d’otages qui semble avoir été commanditée par des officines secrètes.
Et c’est à juste titre que l’expert des menaces dans le Sahel, Hassen Kacimi, a affirmé dans les colonnes d’El-Watan que «les conflits et les armes ont encore de beaux jours» dans la région et que «ce qu’il se passe en Libye est intimement lié à la situation crisogène qui lamine le Sahel». «Une grande concurrence est engagée entre diverses forces étrangères et des groupes d’intérêts qui interviennent dans le Sahel, dans les domaines de la coopération sécuritaire et du développement, sous la forme de contrats d’adhésion, dont les clauses sont assassines et léonines, ou sont sous la forme d’aide et d’assistance militaire conditionnelle, permettant l’installation de bases militaires qui sont le prélude à la mise sous tutelle des pays du Sahel, du Maghreb et du Moyen-Orient, au nom de l’entraide et de la coopération», a-t-il souligné.
«Ce qu’il se passe en Libye est un chaos organisé sur un théâtre de guerre où les protagonistes sont des nations nanties étrangères, faisant une guerre à ce pays par procuration. La lutte pour le contrôle et la domination des ressources énergétiques de ce pays doit faire du vainqueur de cette confrontation internationale, le pays qui disposera d’un puissant levier d’influence sur l’Europe, en Méditerranée et en Afrique», a-t-il précisé, en ajoutant que «le transfert massif de djihadistes syriens et autres et autant de mercenaires vers la Libye est le résultat de la volonté des Etats nantis d’organiser le hold-up du siècle sur les richesses de ce pays».
H. A.
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