Constitution : trois cents propositions rejetées étaient de nature raciste
Par Mounir Serraï – Sur 5 000 propositions reçues par le comité d’experts en charge du projet de révision de la Constitution, 300 étaient de nature raciste et étaient dirigées contre la langue amazighe, a-t-on appris de sources sûres.
Ces propositions ont été refusées par le comité d’experts présidé par le grand juriste Ahmed Laraba. Mais de qui émanaient ces propositions ? Selon nos sources, la quasi-totalité des propositions contre tamazight émanaient des partis islamistes et des organisations satellitaires gravitant autour de cette mouvance rétrograde. Parmi les formations ayant fait des propositions de ce genre, il y a celle de la controversée députée Naïma Salhi, qui a multiplié les vidéos et les appels racistes contre les populations kabyles qu’elle traitait de tous les noms d’oiseaux et auxquelles elle déniait le droit d’exister et de parler leur langue. Ces propositions visaient le caractère national et officiel de la langue amazighe.
Les auteurs de ces propositions d’amendements justifient leur «expression haineuse» par leur souci de protéger l’unité du pays, avec un seul drapeau et une seule langue. Un prétexte qui cachait mal leur penchant raciste et leur souhait de faire disparaître de la Constitution la langue amazighe.
Les propositions d’amendements visent également l’article stipulant que l’Algérie est une terre arabe et amazighe. Les auteurs de ces amendements refusent que l’Algérie soit aussi qualifiée de terra amazighe. Pour eux, elle est uniquement et seulement une terre arabe. Ces propositions d’amendements renseignent ainsi sur le développement inquiétant du racisme dans le milieu arabo-islamo-conservateur. Un racisme contre tous ceux qui expriment leur fierté d’être amazighs. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir la quantité de commentaires racistes et haineux envers la langue amazighe et la culture berbère en général qui circulent sur les réseaux sociaux, sur la page Facebook officielle de la Télévision algérienne notamment.
A quand donc l’application de la loi contre tous ceux qui véhiculent le discours raciste et haineux envers l’élément identitaire et culturel amazigh ?
M. S.
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