Le nouvel ambassadeur de France quitte Riyad et s’apprête à rejoindre Alger
Par Mohamed K. – Le nouvel ambassadeur à Alger, François Gouyette, a quitté Riyad et va rejoindre son poste à Alger sous peu. Le successeur de Xavier Driencourt a, en effet, adressé un message d’adieu aux Saoudiens, dans lequel il les informe qu’il quitte l’Arabie Saoudite pour se rendre en Algérie.
Le désormais ex-ambassadeur de France, Xavier Driencourt, tire donc sa révérence presque sur la pointe des pieds après deux «mandats» à Alger. De tous les diplomates français nommés dans notre pays, Xavier Driencourt est sans doute celui qui aura soulevé le plus de vagues durant son passage mi-figue, mi-raisin à Hydra.
Se contentant de formules diplomatiques lénifiantes, il a, cependant, laissé entendre que son départ allait ouvrir une nouvelle ère dans les relations tumultueuses entre Alger et Paris. C’est presque comme s’il admettait que son maintien aurait empêché les deux capitales de transcender leurs différends et tourner la page de la dernière querelle provoquée par les premières interférences de l’ambassade de France qui, non seulement avait clairement affiché ses positions en faveur du mouvement de contestation populaire, mais s’y est carrément impliquée à travers les liens que Driencourt entretenait ouvertement avec un certain nombre d’opposants et de journalistes.
Les trois échanges téléphoniques entre les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, s’ils ont permis d’accélérer le «recollage des morceaux», n’en sont pas moins symptomatiques d’une communication qui était devenue impossible entre les nouvelles autorités algériennes et l’ancien ambassadeur de France. Si bien que l’effort pour un retour à des relations apaisées entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale devait être conduit par les deux chefs d’Etat en personne afin d’éviter tout parasitage et tout malentendu.
Xavier Driencourt termine sa mission en Algérie par la restitution de vingt-quatre crânes de résistants algériens réclamés de longue date par notre pays. Mais il part frustré de n’avoir joué aucun rôle dans ce geste par lequel Emmanuel Macron a voulu signifier aux Algériens qu’il était prêt à aller encore plus loin dans la reconnaissance des crimes contre l’humanité commis par la France coloniale. L’ambassadeur partant ne semble pas avoir été dans cet esprit de «réconciliation», s’accrochant à une approche paternaliste qui a fini par susciter le scepticisme de l’Elysée et du Quai d’Orsay quant à sa capacité à concourir à un changement de cap radical dans les rapports de l’ancienne puissance coloniale avec l’Algérie.
Il était donc grand temps de se défaire de ce «facteur de blocage» qui pesait sur la nouvelle trajectoire voulue par Macron et Tebboune.
M. K.
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