Netanyahou sûr : «D’autres pays arabes vont vite suivre les Emirats et Bahreïn»
Par Kamel K. – «Citoyens d’Israël, je vous annonce une bonne nouvelle : nous sommes parvenus à un autre accord de paix avec un autre Etat arabe, avec Bahreïn qui se joint à l’accord de paix historique signé avec les Emirats. Vingt-six ans ont passé depuis le deuxième accord de paix avant que nous parvenions au troisième, mais nous n’avons pas eu besoin d’attendre vingt-six autres années. Vingt-neuf jours ont suffi pour parvenir au quatrième accord, et il y en aura d’autres. C’est une nouvelle ère de paix contre la paix et d’économie contre l’économie», a déclaré le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, ce samedi, dans un discours qui a suivi l’annonce de la normalisation de Manama avec Tel-Aviv.
Le chef de l’Exécutif israélien laisse entendre ainsi que d’autres pays arabes rallieront le plan mis en branle par Washington dans le cadre du nouveau Grand Moyen-Orient (GMO) qui consiste à refonder la carte de la région de sorte à servir les intérêts américains et israéliens, sur fond de tensions avec l’Iran et de crise au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Si le Qatar campe sur sa position hostile à tout rapprochement avec l’entité sioniste, l’Arabie Saoudite a de nouveau applaudi la décision du voisin bahreïni d’emboîter le pas aux Al-Nahyane qui ont ouvert le bal et provoqué une vague d’indignation en Palestine.
Ce samedi, des manifestations ont eu lieu à Tulkarem, en Cisjordanie, et les portraits du roi du Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, ont été barrés d’une croix rouge ou carrément brûlés par des Palestiniens qui crient à la trahison. Riyad, qui n’ose pas encore annoncer son ralliement ouvertement à la stratégie d’abandon de la cause palestinienne à la faveur d’une protection de l’Etat hébreu contre l’«ennemi chiite», chemine lentement mais sûrement, néanmoins, vers une normalisation qui pourrait prendre une forme plus déguisée en raison du rôle religieux des Al-Saoud, «protecteurs» des Lieux saints de l’islam qui pourrait provoquer une levée de boucliers dans l’ensemble du monde musulman. Mais l’Arabie Saoudite finira un jour ou l’autre par franchir le pas.
Il en va de même pour le Maroc dont le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est accusé de paver la voie vers une normalisation avec Israël. Des organisations marocaines ayant estimé que son dernier discours prononcé à la Ligue arabe cachait une soumission au régime émirati qui plaide avec zèle pour le scellement d’une «amitié assumée» avec la puissance occupante israélienne, tout en ne dénonçant pas la spoliation du troisième lieu saint de l’islam, El-Qods, devenu le siège de l’ambassade des Etats-Unis en Israël, sans que les nouveaux alliés arabes de Netanyahou n’y trouvent rien à redire.
Quel est le troisième pays qui va annoncer la signature d’un «accord de paix» avec Israël ? Le sultanat d’Oman, laisse-t-on entendre. L’énigme réside dans le quatrième car, paradoxalement, plus le plan avance plus la situation se complique. Maroc ? Soudan ? Arabie Saoudite ? Mauritanie ? L’Est libyen conduit par Khalifa Haftar et Aguila Salah ?
K. M.
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