La face occultée des épreuves du bac : masques gratuits, eau et… bonbons
Par Kamel M. – Le déroulement des épreuves du bac en Algérie n’a eu droit qu’à des critiques acerbes. Les réseaux sociaux et les médias ayant trouvé de la matière grasse en focalisant sur les cas de candidats arrivés en retard aux centres d’examens et qui ont été empêchés d’y accéder. Les cas de Tamanrasset, de Djelfa et de Souk-Ahras ont fait le buzz et l’opinion publique a été aiguillés vers ces trois anomalies, oubliant qu’ailleurs, non seulement tout s’est passé normalement, mais que, mieux, les candidats ont été choyés.
Il en est ainsi de ces lycées qui ont accueilli les élèves avec des confiseries – les douceurs étant connues pour leur vertu sédative –, des masques gratuits, au nombre de trois par jour, et ont eu droit à de l’eau minérale distribuée à titre gracieux sur place. Les surveillants ont fait montre d’une grande gentillesse, veillant au confort des candidats et les encourageant à travailler sans stress pour obtenir le sésame.
De nombreux témoignages de ce genre nous sont parvenus et il est regrettable que les médias n’aient pas fait état de cet effort honorable de la famille éducative qui remplit sa noble mission du mieux qu’elle peut, notamment en raison de la crise sanitaire qui a faussé tout le programme et contraint le ministère de l’Education nationale à revoir tous ses plans. Une situation qui rend la tâche des enseignants et de l’ensemble des personnels pédagogiques et administratifs d’autant plus ardue.
Cette attitude respectable de la famille éducative contraste avec le ton menaçant et violent du ministre de la Justice qui, à la veille des épreuves, a brandi la menace de l’emprisonnement contre tout candidat qui serait pris en flagrant délit de fraude. Au moment où son collègue de l’Education exprimait ses souhaits de réussite aux élèves de terminale, le garde des Sceaux semait un climat de terreur parmi les postulants déjà traumatisés par l’impact de l’épidémie du Covid-19 sur l’année scolaire et préoccupés par la prochaine rentrée universitaire qui s’annonce problématique.
De nombreux observateurs affirment ne pas comprendre ce comportement du ministre de la Justice, estimant qu’il aurait mieux fait de se taire, la sanction de cinq années d’inéligibilité à l’examen du baccalauréat étant suffisamment rédhibitoire, estiment-ils.
K. M.
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