Le Point cite deux causes responsables des inondations survenues à Alger
Par Farida W. – Le Point a commenté les dernières inondations qui ont eu lieu à Alger la semaine dernière. Dans un reportage intitulé «Algérie : les inondations dévoilent l’anarchie urbaine… et la corruption», le magazine français souligne que «si le déluge à l’ère de Noé devait nettoyer la terre des péchés des hommes, celui de la semaine dernière à Alger – de moindre envergure heureusement – les a dévoilés au grand jour». Pour Le Point, les inondations qui ont touché la capitale dans la nuit du 7 au 8 septembre, «ont mis à nu bien des insuffisances infrastructurelles et surtout des actes de corruption jusque-là dissimulés».
Le Point pointe des «entrepreneurs peu scrupuleux», en rappelant que les autorités ont «ordonné des enquêtes confiées à la police, plus précisément aux services d’enquêtes de la police judiciaire et à la police de l’urbanisme et de l’environnement». «Ces investigations entamées la semaine écoulée, selon des médias locaux, ciblent plusieurs dysfonctionnements. Une source policière a détaillé au quotidien El-Khabar les pistes de ces enquêtes, en commençant par le passage au peigne fin des contrats et projets octroyés par les municipalités», note le magazine, qui fait parler une «source officielle», selon laquelle «des négligences techniques – comme l’abandon de gravats sur la chaussée ou la non-finition de travaux – aux conditions de passation des marchés, tout sera étudié».
«A Alger, il n’est pas rare de voir que les trottoirs du centre-ville, par exemple, sont refaits chaque année, suscitant méfiance et ironie des habitants qui y voient des marchés entre amis pour entrepreneurs peu scrupuleux», relève le magazine, en affirmant que «la corrélation corruption-catastrophe naturelle a déjà été démontrée par des études scientifiques, à l’instar de celle menée en 2011 par Nicholas Ambraseys, professeur du risque sismique à l’Imperial College de Londres, et Roger Bilham, sismologue et chercheur en sciences de l’environnement à l’université du Colorado, aux Etats-Unis». Ces derniers, précise Le Point, «ont croisé les données de Transparency International et de la Banque mondiale» et ont conclu que 83% des décès survenus lors de catastrophes naturelles ces trente dernières années sont enregistrés dans des pays «anormalement corrompus».
Parmi les raisons qui ont provoqué les inondations en Algérie, après celles meurtrières de Bab El-Oued en novembre 2001, des experts mettent en avant «les agissements de la mafia du foncier qui, avec l’aide de puissants lobbies politiques et financiers, s’est approprié des assiettes réservées aux infrastructures et équipements publics pour y réaliser des promotions immobilières, sans parler des constructions illégales sur des zones sensibles avec les complicités des collectivités locales». Autre cause, «la fragilisation des sols par la destruction du couvert végétal qui les stabilise et les constructions anarchiques et illégales dans les zones inondables».
Pour Le Point, enfin, les autorités algériennes «doivent appliquer les lois qu’elles-mêmes édictent».
F. W.
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