Un journaliste algérien fait le buzz en participant à une conférence israélienne
Par Houari A. – Un journaliste algérien, Sami Bouaziz, présenté comme le collaborateur des chaînes de télévision privées algériennes Al-Hayat TV et Dzaïr TV, a participé à une visioconférence de presse animée par un responsable israélien. Quatorze journalistes de pays arabes ont pris part à cet échange, dans lequel le responsable israélien s’est exprimé en arabe et en hébreu.
La conférence de presse en question a fait le buzz par le fait qu’un Algérien y était présent, alors que les plus hautes autorités algériennes viennent de confirmer qu’une normalisation avec l’entité sioniste était impossible. Les responsables politiques, la diplomatie et les services des renseignements israéliens multiplient les opérations secrètes et les contacts confidentiels, ces dernières semaines, pour pousser d’autres pays du Moyen-Orient, du Maghreb et d’Afrique à emboîter le pas aux Emirats arabes unis et à Bahreïn qui ont ouvert le bal du «pactisage» avec le perfide Israël.
Les discussions vont bon train avec Khartoum, qui devrait être la troisième capitale à nouer des liens officiels avec Tel-Aviv et qui pourrait être suivi par Manama. Deux monarchies applaudissent le plan de Jared Kushner, le conseiller et néanmoins gendre du président américain Donald Trump, architecte de la nouvelle cartographie en cours dans la région : le Maroc et l’Arabie Saoudite qui temporisent avant d’annoncer officiellement leur ralliement à la démarche de Washington, une fois que Mohammed VI et Mohamed Ben Salman auront obtenu les garanties nécessaires qui leur épargneront une réaction violente de l’opinion publique marocaine, pour le premier, et de la communauté musulmane à travers le monde qui exigerait que soit retirée aux Al-Saoud la protection des deux Lieux Saints de l’islam.
La présence d’un journaliste algérien à cette conférence dans ce timing précis participe des manœuvres israéliennes et émiraties qui visent à accélérer le processus, de battre le fer tant qu’il est chaud, en opérant un forcing médiatique de sorte à enraciner l’idée, dans la rue arabe, qu’un dégel des rapports conflictuels entre Israël et ses ennemis de toujours s’inscrirait dans la normalité des choses et relèverait d’une mutation «naturelle» des relations internationales qui serait dictée par de nouveaux enjeux dans la région, au premier rang desquels la «menace iranienne».
Les directeurs d’El-Hayat TV et Dzaïr TV ont-ils autorisé cette «intrusion» d’un de leurs «collaborateurs» dans cette propagande israélienne ? Une réponse s’impose.
H. A.
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