Le FFS alerte sur la «situation sinistre et risquée que traverse le pays»
Par Mounir Serraï – Le Front des forces socialistes (FFS) estime qu’il est de son devoir d’alerter sur «la situation sinistre et risquée que traverse notre pays». Une situation qui nécessite, selon ce parti, «l’initiation de changements urgents, avec une approche méthodique et inclusive, qui associent toutes les forces, politiques, le monde syndical, les représentants de la société civile pour sauver pacifiquement, par un processus démocratique négocié, l’Algérie de la prédation, de la violence et des multiples régressions qui ont proliféré à l’ombre de l’autoritarisme d’Etat».
Le plus vieux parti de l’opposition dit demeurer attaché à sa lutte pour mettre fin à l’exclusion des Algériens de la décision politique et au «pouvoir du fait accompli» qui tente de récupérer les grandes mobilisations historiques pour le changement de tout le système. «Le mouvement populaire, qui se situe loin des préparatifs du pouvoir pour la révision constitutionnelle, considère que cette opération s’avère pour les vrais décideurs un impératif et une priorité urgente pour fuir les vraies solutions et occulter la crise nationale multidimensionnelle et les impasses politiques qu’elle engendrera», dénonce le FFS pour lequel «les décideurs en Algérie sont peu enclins à l’exercice limité et contrôlé du pouvoir».
«L’instabilité du système, confronté en permanence à ses contradictions et son déficit de légitimité, n’est que la conséquence directe du coup de force constitutionnel contre l’Assemblée nationale constituante en 1963 qui constitue une trahison des valeurs et des idéaux du mouvement libérateur national et des sacrifices lourds consentis par les Algériens pendant la Révolution du 1er novembre 1954», poursuit ce parti qui considère que «58 ans après, le sentiment de l’œuvre inachevée plane toujours et le problème de la légitimité politique et institutionnelle demeure entièrement posé».
Le FFS dit constater que le pouvoir s’est habitué à la mécanique d’élaborer des constitutions, suivies de révisions en temps de nécessité d’équilibre au sommet, sans la possibilité d’asseoir ou de faire régner l’ordre et les valeurs démocratiques. «Ces constitutions, plusieurs fois révisées, n’ont pas permis, non plus, l’instauration de l’Etat de droit, ni la prééminence de la loi, ni l’égalité, ni la séparation des pouvoirs, ni l’indépendance de la justice, ni le libre fonctionnement des institutions», regrette le parti du défunt Hocine Aït Ahmed.
M. S.
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