Le Makhzen et Azoulay reçoivent une nouvelle gifle : le coup raté de Laâyoune
Par Kamel M. – Le coup n’a pas marché. Mais il était à deux doigts de réussir, le Makhzen et sa représentante à l’Unesco, la directrice générale de cette institution, Audrey Azoulay, ayant voulu, encore une fois, mettre l’opinion internationale devant le fait accompli. Ainsi, l’Unesco a retiré, ce jeudi, la ville sahraouie occupée de Laâyoune d’une liste de villes «marocaines» invitées à prendre part au programme Réseau mondial des villes apprenantes (Global network of Learning Cities, GNLC).
Selon un communiqué de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, il serait question d’une «erreur», car Laâyoune «ne réunit pas entièrement les critères exigés». Mais la direction générale de cette instance onusienne n’en dit pas plus. A vrai dire, selon des sources proches du dossier, c’est la fille du très influent conseiller du roi du Maroc, André Azoulay, qui fait pression pour que l’institution qu’elle dirige intègre la ville sahraouie dans le programme. Mais, devant le tollé général soulevé par cette décision, les instigateurs de cette manœuvre ont fini par se rendre à l’évidence qu’elle était vouée à l’échec.
L’intégration de Laâyoune occupée au réseau mondial des villes apprenantes avait été dénoncée par l’Association chilienne d’amitié avec la RASD qui y voyait une «violation ouverte des statuts de l’organisation onusienne» et demandait que cette inscription soit «rectifiée». «L’inscription de la ville illégalement occupée de Laâyoune en tant que ville marocaine […] constitue une violation ouverte des statuts de l’Unesco elle-même», avait réagi l’association, en rappelant que Laâyoune «est une ville sahraouie sous occupation coloniale […] imposée par la force et la répression et visant l’aliénation de l’identité des Sahraouis à travers l’imposition d’un nouveau récit historique en faveur de l’occupant illégal».
La réaction de cette association a eu un effet boule de neige, puisque la directrice générale de l’Unesco a été acculée et contrainte de faire machine arrière et de retirer la ville dont le maintien au sein du programme aurai signifié la «reconnaissance de facto d’une fausse souveraineté sur des territoires contestés». Selon la Déclaration de Pékin, seules les villes situées dans un Etat membre de l’Unesco peuvent adhérer au réseau GNLC. Or, le Sahara Occidental est inscrit, depuis 1966, sur la liste des territoires non autonomes et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.
K. M.
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