De la vérité réelle
Par Nouredine Benferhat – La démagogie s’appuie sur une pratique qui consiste à faire croire qu’une opinion est partagée même si les faits la contredisent. Cette pratique relève ou de la déviance morale ou d’un rétrécissement de la pensée politique qui crée la confusion entre le vrai et le faux et pose le problème de la cohérence du discours produit.
Utilisant comme support la communication en l’absence d’arguments, elle est conduite à multiplier les canaux de la désinformation en les alimentant en affirmations sans fondement.
Les procédés utilisés se révèlent, à terme, contreproductifs, en ce qu’ils révèlent les aspects excessifs et apprêtés de leur construction, perçus comme moyens stériles et maladroits de propagande.
Le climat nihiliste induit devient propice aux inversions et aux audaces rhétoriques maladroites qui tendent à démontrer que ce qui était condamnable hier est habillé des vertus de la vérité aujourd’hui, rendant la vérité sujette à caution et dénuée de valeur et la valeur éloignée du vrai.
L’histoire nous apprend que tous les systèmes bâtis sur la démagogie et son corollaire, la propagande, ont été irrémédiablement engloutis par la résurgence de la vérité en ce qu’elle est consubstantielle à la morale et participe à la cohésion sociale.
«Une pensée enracinée dans la réalité et tournée vers elle doit tout de même tendre, en premier lieu et sans détour, à instaurer contre la confusion des opinions et des calculs, la vérité réelle qui, aujourd’hui, nous fournit une mesure et un point d’appui» (Martin Heidegger).
N. B.
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