Comment Ben Zayed a donné un coup de poignard dans le dos d’Al-Sissi
Par Kamel M. – L’homme fort du régime émirati vient de donner un coup de poignard dans le dos de son «allié» égyptien Abdelfattah Al-Sissi. En effet, au moment où les Emirats arabes unis et l’Egypte se «battent» côte à côte en Libye, Mohamed Ben Zayed négocie secrètement avec Israël le creusement d’un canal qui mettra en péril le poumon économique du pays des Pharaons.
Des sources ont révélé au média paraissant à Londres, Al-Araby Al-Jadid, de «profonds désaccords entre Le Caire et Abu Dhabi en raison de négociations au sujet du creusement d’une nouvelle voie navigable qui reliera la Méditerranée à la mer Rouge, semblable au Canal de Suez». Selon ces sources, une grande colère couve au sein de l’establishment égyptien «au moment où l’Egypte consent des efforts monumentaux dans le dossier de la normalisation entre les Emirats arabes unis et Israël». «Les pourparlers secrets entre Abu Dhabi et Tel-Aviv sur la question représentent une grave menace sur le devenir du Canal de Suez qui constitue une source de revenus considérable pour l’économie égyptienne», expliquent ces sources.
Le nouveau canal qu’Israël entend creuser devrait commencer à partir d’un territoire palestinien occupé, sur la côte méditerranéenne, pour déboucher sur la mer Rouge au niveau du golfe d’Akaba «désormais accessible depuis que l’Egypte a cédé l’île de Tiran à l’Arabie Saoudite», indiquent les sources d’Al-Araby Al-Jadid, qui soulignent que des «contacts de haut niveau» sont en cours entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite pour «tenter de convaincre» le régime de Riyad de dissuader les Emiratis d’aller plus loin dans ce projet «vu l’influence» exercée par les Al-Saoud sur les Al-Nahyane et au regard de la volonté affichée de Tel-Aviv de faire adhérer Riyad au plan de normalisation en cours entre un certain nombre de pays arabes et l’entité sioniste.
Ce profond désaccord stratégique risque de déborder sur le dossier libyen où Emiratis et Egyptiens apportent leur soutien à Khalifa Haftar et, ainsi, affaiblir la coalition opposée à la Turquie. Par ailleurs, ce nouvel élément s’ajoute au problème du barrage que le gouvernement éthiopien a construit sur le Nil et qui mettra fin à l’hégémonie millénaire de l’Egypte sur ce fleuve fertile, une fois qu’il entrera en fonction, et la privera d’une grande quantité d’eau dans un pays dont la vie économique et sociale est quasiment entièrement tournée vers cette source hydrique essentielle.
K. M.
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