Intrigante initiation «à la politique» par l’ambassade des Etats-Unis à Alger
Par Houari A. – Le quotidien L’Expression relaie l’information sans sourciller et sans se poser de questions. Reproduisant un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis «parvenu à la rédaction», le journal se félicite d’une formation dont ont bénéficié cinquante jeunes Algériennes pour «trouver un job», explique-t-on. Pourtant, en lisant bien le texte de la représentation américaine à Alger, il s’agit bien d’une opération dirigée par le département d’Etat à partir de Washington, dans le cadre «déguisé» des actions menées par le NDI et la NED, entre autres.
La description du programme par ses initiateurs américains est pourtant on ne peut plus clair : «Le programme de mentorat Bawsala est l’un des nombreux programmes parrainés par le département d’Etat américain pour promouvoir l’inclusion des femmes et des jeunes dans la politique, la société et l’économie en tant que priorité mondiale». Il est donc bien question de politique et, notamment, de réseaux. «Cette année, le programme a mis en relation 50 jeunes femmes à la recherche d’emploi avec 10 mentors femmes, leaders dans leurs domaines tels que le génie pétrolier, l’informatique et l’électronique dans le but de développer les compétences générales des participantes, de les aider à construire leur réseau professionnel». N’est-il question de «réseau professionnel» ? Rien n’est moins sûr.
Comment les autorités algériennes, très sensibles aux opérations de ce genre perçues comme des tentatives de subversion, ont-elles laissé se tenir un tel programme qui concerne de jeunes Algériens qui subissent clairement un travail d’endoctrinement ? De nombreuses sources ont de tout temps mis en garde contre les actions détournées dans lesquelles se sont spécialisées de nombreuses institutions et fondations occidentales sous couvert de formations dans divers domaines. Ces officines, appendices des services secrets américains notamment, font partie de la politique étrangère de Washington qui mise sur une élite locale dans les pays ciblés pour exécuter ses orientations sur place, sans que cela apparaisse comme une ingérence.
Le chercheur Ahmed Bensaâda a mis en garde contre toutes ces succursales de la CIA qui jouent un rôle néfaste en Algérie, en y manipulant l’opinion publique à travers des animateurs formés pour agir pour le compte des Etats-Unis, parfois inconsciemment. Cette nouvelle formation entre clairement dans le cadre de ce programme que le département d’Etat conduit ouvertement, de sorte que toute voix qui dénoncerait un dessein malveillant serait qualifiée de «complotiste» qui «voit le mal partout».
Il reste à savoir pourquoi le journal L’Expression fait l’apologie de cette action avec zèle.
H. A.
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