La manœuvre révélée : la majorité des manifestants ce 5 octobre sont des ados
Par Kamel M. – En visionnant les vidéos prises lors de la manifestation organisée ce 5 octobre à Alger, force est de constater que l’écrasante majorité des manifestants a moins de vingt ans. Que connaissent ces jeunes à des événements qui se sont déroulés trente-deux ans auparavant et qu’ont-ils à revendiquer ? L’anniversaire du 5 Octobre a été clairement exploité pour essayer de rallumer la mèche du Hirak en envoyant des adolescents au feu pour affronter les forces de l’ordre dans la rue.
La manigance a été dévoilée et le plan a échoué, tant le nombre de jeunes qui ont répondu à l’appel des agitateurs installés dans les capitales occidentales n’a pas dépassé quelques dizaines. Preuve que la machine s’est enrayée depuis que les membres du Hirak lancé le 22 février 2019 ont compris le piège qui leur a été tendu. En effet, le nombre de manifestants est allé en s’amenuisant de semaine en semaine, durant les derniers jours qui ont précédé la survenance de l’épidémie du Covid-19. On se souvient que les influenceurs à partir de Londres et Paris voulaient maintenir le mouvement malgré les risques de contamination qu’il faisait peser sur le pays. Ces derniers savaient pertinemment qu’un arrêt brusque de la contestation allait contrarier les plans qui leur sont dictés à partir d’Ankara, de Rabat et de Doha.
Le Hirak a été récupéré par les islamistes comme le fut le soulèvement populaire du 5 octobre 1988. A l’époque, la rue algérienne était phagocytée par les prédicateurs extrémistes qui profitaient de la faiblesse de l’Etat sous Chadli Bendjedid pour se renforcer jusqu’à former une mouvance tentaculaire qui avait fini par s’infiltrer dans tous les rouages de l’Etat et absorber la mosquée et l’école. Il s’en était suivi la création d’un parti religieux extrémiste en complète contradiction avec la Constitution, jusqu’à déclarer la guerre aux fondements de la République deux années plus tard.
La nébuleuse intégriste, qui a troqué le kamis contre une tenue occidentalisée et tempéré son discours qui ne déclare plus la démocratie impie – du moins pas ouvertement –, est toujours à la l’affût car si le terrorisme a été vaincu, comme l’affirmait l’ancien chef d’état-major de l’ANP, le défunt général Mohamed Lamari, au début des années 2000, l’intégrisme, lui, ne l’est pas.
Ce constat se confirme davantage aujourd’hui que des figures de proue du Hirak, proches de la mouvance islamiste ou fidèles à la ligne pro-FIS de Hocine Aït Ahmed, font allégeance à l’ancien numéro deux du parti dissous auquel ils ont rendu une visite éminemment politique, quand bien même Mustapha Bouchachi a démenti avoir eu une quelconque arrière-pensée à travers ce geste qui a achevé de dissuader de nombreux participants aux marches du vendredi de poursuivre sur leur lancée après avoir compris la manœuvre.
K. M.
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