L’Américain Kissinger annonce une troisième guerre mondiale imminente
Par Mohamed K. – Henry Kissinger a mis en garde contre le déclenchement d’une troisième guerre mondiale si Washington et Pékin ne traçaient pas une ligne rouge à ne pas franchir dans leur rivalité économique. «Les Etats-Unis et la Chine devraient établir des règles d’engagement pour leur concurrence de plus en plus tendue ou risquer de recréer l’incertitude qui a caractérisé la politique mondiale qui a conduit à la Première Guerre mondiale», a affirmé l’ancien secrétaire d’Etat américain au média du groupe financier américain Bloomberg.
«Nos dirigeants et leurs dirigeants doivent discuter des limites au-delà desquelles ils ne pousseront pas les menaces», a déclaré Kissinger, 97 ans, lors d’une discussion virtuelle organisée par l’Economic Club de New York. «Et puis, ils doivent trouver un moyen de mener une telle politique sur une longue période», a-t-il ajouté, en estimant, cependant, que cela «est totalement impossible», ce qui, selon lui, conduira à la confrontation entre les deux géants à une situation «similaire à la Première Guerre mondiale».
Henry Kissinger, qui a négocié le rapprochement des Etats-Unis avec la Chine par le président Richard Nixon, rappelle Bloomberg, a déclaré que «l’objectif était alors de créer un équilibre contre l’Union soviétique», en ajoutant qu’il était «de plus en plus alarmé par une nouvelle guerre froide qui se développait entre la Chine et les Etats-Unis». Une guerre froide qu’il attribue aux «progrès technologiques qui ont considérablement changé le paysage géopolitique».
«Les Etats-Unis ont besoin d’une nouvelle façon de penser qui comprenne que le monde est trop complexe pour qu’un pays parvienne à une telle supériorité unilatérale à la fois en termes de stratégie et d’économie», a souligné Henry Kissinger.
Bloomberg se réfère aux déclarations au vitriol de l’actuel secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, qui affirmait, en juillet dernier, que «les dirigeants chinois [sont] de tyrans résolus à l’hégémonie mondiale, brossant un sombre portrait de la direction du pays, alors que les tensions montent en flèche entre les deux plus grandes économies du monde».
«Si nous plions le genou maintenant, les enfants de nos enfants pourraient être à la merci du parti communiste chinois dont les actions sont aujourd’hui le principal défi dans le monde libre», avait dit Mike Pompeo, en ajoutant que «le monde libre doit triompher de cette nouvelle tyrannie».
Le groupe Bloomberg annonce-t-il un nouveau conflit mondial qui se prépare sous nos yeux ou encourage-t-il Washington à ouvrir les hostilités contre Pékin en faisant parler l’hégémoniste Henry Kissinger du haut de ses 97 ans ?
M. K.
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