Le Makhzen obtient zéro voix au Conseil des droits de l’Homme hormis la sienne
Par Kamel M. – Cinglante humiliation pour le Makhzen qui n’a recueilli qu’une seule voix – la sienne ! – lors de l’élection des membres du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies tenue ce 13 octobre à Genève, en Suisse. Les résultats du vote ont été annoncés à la reprise de la 16e séance plénière tenue le jour même et qui a offert la majorité requise et le plus grand nombre de voix des membres de l’Assemblée générale à quinze Etats pour un mandat de trois ans, prenant effet le 1er janvier 2021, à savoir la Russie, la Bolivie, la Chine, la Côte-d’Ivoire, Cuba, la France, le Gabon, Malawi, le Mexique, le Népal, le Pakistan, le Sénégal, l’Ukraine, le Royaume-Uni (Grande-Bretagne et Irlande du Nord) et l’Ouzbékistan.
Sur les 192 Etats votant, 191 voix ont été validées, une a été annulée et une autre s’est abstenue. Pour une majorité requise de 97 voix pour l’Afrique, le Sénégal en a obtenu 188, la Côte-d’Ivoire 180, le Malawi 180, le Gabon 176 et le Maroc une seule voix : la sienne. Cette bérézina a été qualifiée par de nombreux Marocains de «scandale diplomatique». C’est sans doute la première fois dans l’histoire des Nations unies qu’un pays ait fait consensus contre lui, aucun Etat du continent n’ayant voté en sa faveur, au moment même où le régime monarchique de Rabat, incarné par son roi, Mohammed VI, et son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, se vantent des grandes avancées des droits de l’Homme dans ce pays livré à la prédation de la famille régnante et de sa clientèle.
Le Maroc avait espoir de pouvoir décrocher le sésame à Genève en menant une large campagne d’autosatisfecit en décembre 2019, en affirmant que le royaume était «en tête du classement du Comité des droits de l’Homme». Les médias marocains s’étaient emparés du sujet, glorifiant à satiété et à tirelarigot le «trop-plein démocratique» offert par «Sa Majesté» à ses sujets. «La mise en œuvre du mécanisme national pour la prévention de la torture classe le Maroc dans la liste des cinq pays en tête du classement du Comité des droits de l’Homme des Nations unies pour les pays qui ont mis en œuvre les recommandations onusiennes pertinentes», s’enorgueillissaient les médias du Makhzen.
Leur source : un communiqué du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) qui s’empressait de classer le Maroc «au même rang» que le Danemark et la Suède. La classification «honorable» de notre voisin de l’Ouest signifiait que ce pays «a pris des mesures significatives [et] très satisfaisantes». Une note qui, pourtant, ne lui a fait gagner aucune voix moins d’une année plus tard, classant le suffisant régime marocain au rang des «parias» de la démocratie et des droits de l’Homme en Afrique où le Maroc est – surtout – la dernière puissance occupante.
K. M.
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