Ennemis idéologiques
Par Bachir Medjahed – Alors qu’on commençait à espérer qu’avec le plein avènement du Hirak le regard allait désormais pointer l’avenir et montrer le chemin que devrait emprunter une nouvelle pensée stratégique, voilà qu’est annoncé le retour des ennemis idéologiques.
Les visions qui ont accompagné ce retour ont d’autant assombri les lectures qu’on peut en faire qu’elles sont produites par les mêmes acteurs des années 1990. Trois raisons expliqueraient ce retour.
D’abord, il ne s’agit pas d’un retour non programmé mais d’une pause stratégique qui «guette» une opportunité ; ici, le référendum sur la Constitution. Les idéologies qui sont mutuellement mortelles et qui rendent impensables les alternances sont maintenues en l’état depuis leurs dernières meurtrières confrontations.
Ensuite, bien que fut entretenue l’idée de la mise en œuvre d’une politique de déradicalisation de ceux qui ont été exposés à un endoctrinement, il ne fut rien de tout cela et on s’est contenté d’une réconciliation nationale qui a épargné les idéologies.
Enfin, il est apparu nettement que les formations politiques aux idéologies traditionnellement islamistes ont investi également des créneaux dévastateurs pour les cohésions nationales et les plus susceptibles de créer de nouvelles confrontations violentes.
Comment appeler un parti islamiste qui se revendique exclusivement arabo-musulman, qui veut chasser du champ politique tous les partis laïcs et occidentalisés, qui ne veut d’aucune autre religion que l’islam en Algérie, qui affirme son exigence du rejet de la Constitution de la langue tamazight, qui destine la femme à la procréation, qui crée une milice des mœurs et, pour terminer, qui tient à ce que le conseil des ouléma soit au-dessus des institutions pour vérifier la conformité des décrets et lois à la charia ?
B. M.
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