Charlie Hebdo gifle Robert Ménard : «C’est dur d’être aimé par des cons !»
Par Kamel M. – C’est une gifle retentissante que la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a infligé au maire raciste de Béziers, Robert Ménard. Ce dernier, qui a placardé la Une du journal à l’entrée de l’édifice public en guise de soutien à ses journalistes assassinés, s’est vu répondre : «C’est dur d’être aimé par des cons. C’est dur d’être aimé par Robert Ménard et par l’extrême-droite. Charlie Hebdo et Cabu ont toujours combattu le Front national, ont même lancé, en 1995, une pétition pour demander sa dissolution.»
L’ancien président de Reporters sans frontières (RSF) s’est livré à une déclamation empruntée au célèbre écrivain et journaliste Emile Zola, dans un discours prononcé sur le seuil de la mairie de Béziers, au lendemain de l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, décapité par un fanatique d’origine tchétchène. «J’accuse ceux qui disent je suis Charlie, mais…, mais quoi ?» s’est interrogé l’orateur à qui le journal vient de donner la cinglante réponse.
Robert Ménard s’est ensuite attaqué à ceux qui «sur les plateaux de télévision ou dans les partis politiques refusent tout débat, toute discussion sur l’islam (bien l’islam, ndlr) [et] sur l’immigration au nom du pas d’amalgames», à «ceux qui hurlent au racisme systémique et à l’islamophobie» et aux «élus collabos qui consentent à sacrifier la France, prêts à toutes les compromissions pour gagner quelques voix lors d’une élection». Le maire de Béziers, dont l’intervention a été retransmise par l’antenne locale de France 3, s’en est pris aux «lâches qui ferment les yeux devant l’évidence et refusent de voir la réalité et d’utiliser les vrais mots» et «tous ceux qui ont choisi la lâcheté et la soumission au détriment de la résistance».
L’animateur du site Boulevard Voltaire joint ainsi sa voix à celles d’Eric Zemmour qui, ce jeudi soir encore, a fait sciemment fusionner terrorisme islamiste et immigration, et du député Meyer Habib qui a appelé les Français à s’inspirer du refrain de la Marseillaise : «Aux armes compagnons !» Des appels qui ont été suivis d’effet, puisque des nervis identitaires incitent à incendier des mosquées à Béziers, à Bordeaux et ailleurs, au moment où les fidèles y feront la prière.
L’assassinat de l’enseignant Samuel Paty a donné lieu à un déchaînement raciste, xénophobe et islamophobe rarement égalé, si bien que des députés et des observateurs avisés mettent en garde contre un glissement vers une violence aux conséquences dramatiques.
K. M.
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