Mossad : «Riyad offrira la normalisation en cadeau à Trump ou son successeur»
Par Nabil D. – C’est le chef du Mossad qui l’annonce. Les Al-Saoud attendent les résultats de l’élection présidentielle aux Etats-Unis pour «offrir un cadeau» au vainqueur. Dit par le patron des services secrets israéliens, il va de soi qu’il ne peut s’agir que d’une normalisation avec l’entité sioniste, dans le sillage du plan de reconfiguration du Moyen-Orient imaginé dans les années 1970 et exécuté par l’administration américaine actuelle.
Quel que soit le camp qui remportera le duel dans la course à la Maison-Blanche, la politique moyen-orientale de Washington demeurera la même et ne changera pas d’un iota, les lobbies qui font et défont les présidents dans le pays dictant la conduite à suivre au locataire du Bureau ovale en matière de relations internationales, au gré de leurs intérêts économiques et financiers. Des sources très au fait de l’establishment américain parlent d’une cinquantaine de richissimes hommes d’affaires qui dirigent le pays dans l’ombre.
L’Arabie Saoudite a naturellement applaudi des deux mains le pacte signé par les Emirats arabes unis et Bahreïn avec Israël, mais n’a pas, pour le moment, annoncé un ralliement à ces deux monarchies du Golfe. Cependant, tous les analystes s’accordent à dire que Riyad ne saurait annoncer ouvertement, par la voix du très ambitieux prince héritier, Mohamed Ben Salman, la «fin des hostilités» avec l’entité sioniste et le début d’une coopération tous azimuts, notamment dans le domaine sécuritaire et militaire face «à la menace iranienne».
Le monde musulman se débattant dans des crises politiques et économiques à n’en plus pouvoir, les régimes de Riyad et de Tel-Aviv, sous le solide et protecteur parrainage de Washington, passeront outre de possibles contestations qui seront étouffées dans l’œuf et qui s’amenuiseront vite devant le fait accompli. Si l’Arabie Saoudite retarde l’annonce de la normalisation avec l’Etat hébreu, ce n’est que pour mieux installer le futur président américain en lui assurant la «victoire diplomatique» la plus importante après les accords de Camp David en septembre 1978.
N. D.
Comment (19)