Référendum sur la Constitution : les islamistes en rangs dispersés
Par Mounir Serraï – Le référendum sur le projet de révision de la Constitution met à nu, une nouvelle fois, les divergences entre les formations d’obédience islamiste, qui affichent des positions selon le courant idéologique qu’elles suivent. Ainsi, on peut distinguer trois catégories. La première est celle qui encense la démarche et le projet référendaire et qui appelle de ce fait à voter oui. Il s’agit, entre autres, du Mouvement El-Islah de Fillali Ghouini, du Mouvement El-Binaa d’Abdelkader Bengrina, d’Ennahda de Yazid Benaïcha et de TAJ de l’ancien ministre Amar Ghoul qui mène campagne pour un vote massif pour le oui. Ces formations islamistes qui font partie du nouveau carcan du pouvoir, comme elles ont fait partie des soutiens de l’ancien système, font dans le zèle en espérant un «bon retour sur investissement» lors des prochaines élections législatives.
La deuxième catégorie est constituée de partis qui prétendent avoir une appréciable représentativité au sein de la société, à l’instar du MSP du frère musulman Abderrazak Mokri et d’Adala de l’extrémiste Abdallah Djaballah. Ces formations islamistes veulent optimiser lors des prochaines élections législatives et locales en tentant de capter la colère populaire à travers leurs appels pour voter par le «non».
La troisième catégorie d’islamistes est celle qui a infiltré le Hirak et qui poussé à la radicalisation, conformément à une feuille de route dictée par le Mouvement Rachad téléguidé de l’étranger par des anciens du FIS dissous.
S’ils ont tous le même projet théocratique et rétrograde, ces islamistes sont influencés par des idéologies et des courants politiques différents. Parmi ces courants, il y a le wahabisme de l’Arabie Saoudite et le Mouvement des Frères musulmans qui a pignon sur rue en Turquie et au Qatar.
M. S.
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