Selon des indiscrétions : vers le retour de Belkhadem à la tête du parti FLN
Par Nabil D. – Selon des sources généralement bien informées, Abdelaziz Belkhadem devrait revenir au FLN par la grande porte. Son nom circule dans les coulisses du parti où il devrait récupérer son siège de secrétaire général après en avoir été éjecté de façon humiliante au profit d’Amar Saïdani, en 2013. «Les préparatifs sont en cours pour éjecter l’actuel secrétaire général de l’ancien parti unique et lui substituer un vieux routier de la politique», ont indiqué, en effet, nos sources, sans donner plus de précisions sur le modus operandi. Mouvement de redressement ou changement en douce ?
D’autres sources avaient révélé à Algeriepatriotique, en septembre dernier, qu’Abdelaziz Belkhadem «reprendrait du service et serait inscrit sur les tablettes des décideurs». Le nom de celui qui fut évincé violemment de la Présidence par Abdelaziz Bouteflika est revenu plusieurs fois sur le devant de la scène à l’approche de la présidentielle avortée d’avril 2019 et celle de décembre 2019.
Privé d’une caution islamiste indispensable à la crédibilité de tout scrutin, suite à la défection des deux formations les plus influentes, le MSP d’Abderrazak Mokri et le FJD d’Abdallah Djaballah, le pouvoir en place savait qu’il ne pouvait pas compter sur l’appui de petites formations de même obédience. Pour pallier cette vacance, il n’avait d’autre choix que de faire pression sur des personnalités proches de la mouvance islamiste. L’entrée en scène d’Abdelaziz Belkhadem, à l’époque, avait été annoncée par plusieurs sources. Sa participation, pensait-on, allait pouvoir servir à la fois comme un succédané des candidats islamistes et comme un faire-valoir de l’échéance électorale controversée. Mais Abdelaziz Belkhadem avait fait faux bond.
Une année auparavant, soit en décembre 2018, le retour inattendu d’Abdelaziz Belkhadem sur la scène politique allait marquer un tournant décisif, aussi bien dans la crise que traversait son parti depuis plusieurs mois que dans la guerre de positions qui faisait rage autour des échéances électorales à venir.
Accueilli en grande pompe au siège du FLN où il avait été longuement reçu par Mouad Bouchareb, Abdelaziz Belkhadem avait compris qu’il était pressenti pour en reprendre les destinées. Sa déclaration à la presse, dans laquelle il prêtait allégeance à l’ex-chef de l’Etat, en le remerciant d’avoir «permis aux militants de reconstruire leur parti sur de bonnes bases», tout en descendant en flamme ses successeurs, ne laissait aucun doute sur ce qui se préparait pour la prochaine étape.
Cette fulgurance avec laquelle Abdelaziz Belkhadem avait été rappelé au service par l’ex-président de la République traduisait un besoin urgent, à quatre mois du début de la campagne électorale pour le cinquième mandat, d’avoir un FLN stabilisé et capable de peser dans les rapports de forces politiques engagés autour de cette élection empêchée par le Hirak. Le pouvoir semble ressentir le même besoin, près de deux années après la déchéance de Bouteflika. Preuve en est le retour «en force» de l’autre parti de l’ex-alliance présidentielle, le RND, à la veille du référendum sur la Constitution.
En mai 2018, la décision de Djamel Ould-Abbès de procéder à un remaniement profond du bureau politique du FLN coïncidait avec le retour progressif d’Abdelaziz Belkhadem à l’action politique. Le quotidien arabophone El-Khabar révélait, en effet, que l’ancien chef de gouvernement multipliait les rencontres avec les militants du FLN à travers le pays, à moins d’une année de l’élection présidentielle de 2019. Ces rencontres auraient été encadrées par des «comités de coordination» composés d’anciens cadres et militants «marginalisés», selon El-Khabar qui précisait que l’ancien secrétaire général du parti avait sans doute un «agenda particulier». Le journal avait cité des «proches de Belkhadem» qui affirmaient que ce dernier s’employait à «ressouder les rangs» du FLN qui s’apprêtait à «affronter les défis à venir».
Ces mêmes «comités de coordination» pourraient avoir été réactivés pour remettre l’islamo-conservateur Abdelaziz Belkhadem sur le trône, lui qui n’a jamais désespéré de pouvoir prendre sa revanche.
N. D.
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