Le FLN voulait rééditer le coup de la Coupole : le refus salutaire de Tebboune
Par Kamel M. – «Chassez le naturel, il revient au galop», dit l’adage. Le FLN envisageait d’organiser un show à la Coupole du 5-Juillet, a-t-on appris de sources concordantes, mais les autorités ont prié son secrétaire général à tempérer ses ardeurs et à éviter une telle mascarade qui aurait rappelé celle qui avait déclenché l’étincelle du mouvement de contestation populaire contre un cinquième mandat pour Bouteflika.
Les caciques des partis de l’ancienne alliance présidentielle n’arrivent pas à se défaire de leurs vieux réflexes. Les FLN et le RND ont mené une campagne pour le référendum sur la Constitution mais, pensent de nombreux observateurs, leur association au projet de Tebboune risque d’avoir l’effet contraire à celui escompté par le président de la République qui mise sur la refonte en profondeur de la Loi fondamentale pour entamer les réformes promises lors de la campagne électorale.
Les premiers indices présagent un scénario semblable à celui du 12 décembre. La façon dont le ministre de l’Industrie a été chassé de sa ville natale est un signe qui ne trompe pas. Près d’une année après son avènement au pouvoir, le successeur de Bouteflika n’a pas eu suffisamment le temps de convaincre une majorité sceptique du bien-fondé de ses choix, d’autant que des résidus de l’ancien système et de la bande qui a usurpé le pouvoir au lendemain de la déchéance de Bouteflika continuent de manœuvrer dans l’ombre pour saboter l’action de la nouvelle équipe dirigeante. Sans compter l’incompétence et l’inexpérience d’une bonne partie du personnel politique dont les faux pas nuisent à l’action du chef de l’Etat.
Un meeting à la Coupole du 5-Juillet aurait achevé d’accentuer la désaffection des citoyens qui auraient perçu dans un tel «numéro» un retour en arrière, pendant que Tebboune s’échine à appeler à la «nouvelle Algérie» dont il peine à asseoir les prémices, sur fond d’arrestations, de censure, de restriction du champ des libertés, de dérapages et d’incohérences au sein du gouvernement. L’épidémie mal maîtrisée du Covid-19 s’est ajoutée à une atmosphère délétère générale peu propice à un rendez-vous électoral.
Les anciens partis de l’alliance présidentielle, qui ont servi de pilier aux quatre mandats de Bouteflika et qui allaient porter le cinquième, sont devenus un sérieux handicap pour un Abdelmadjid Tebboune conscient que plus il s’en éloignera, plus il aura de chance de rallier des adhérents à son programme. Quand bien même cela est loin d’être une sinécure.
K. M.
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