PT : «Les résultats du référendum reflètent le rejet du système politique»
Par Mounir Serraï – Le Parti des travailleurs (PT) estime que les résultats du référendum sur le projet de révision constitutionnelle reflètent le rejet total du système politique qui se perpétue depuis l’indépendance.
Pour le parti de Louisa Hanoune, à travers une abstention historique de 77%, 1,6 millions de «non» et plus de 600 000 bulletins nuls, les Algériens ont clairement signifié leur exigence du départ de ce système politique, responsable de la faillite généralisée.
Le PT remet ainsi sur la table sa revendication d’une assemblée constituante. «Pour organiser le sauvetage de la majorité du peuple poussé vers la déchéance, le sauvetage des travailleurs, de la jeunesse, des fellahs, petits commerçants, artisans… pour organiser la sauvegarde de la nation menacée dans son intégrité, pour rétablir les conquêtes de la Révolution de Novembre 1954 et de l’indépendance nationale, pour réunir les conditions de la reconstruction du pays, une seule issue conforme à la démocratie : la réunion d’une assemblée constituante nationale souveraine», souligne le Parti des travailleurs pour lequel cette assemblée constituante, «forte de la légitimité et du mandat populaire, aura l’audace et la force de définir, à partir des aspirations populaires librement exprimées, la nature du régime à mettre en place, les politiques conformes aux besoins exclusifs des travailleurs, de la jeunesse, des larges couches exploitées et opprimées, c’est-à-dire de la majorité du peuple, des politiques conformes donc aux seuls intérêts de la nation en rupture avec le pillage local et étranger».
Ainsi donc, pour le PT, le référendum constitutionnel a eu lieu dans des conditions des plus étranges. Mais par-delà la nature de ce scrutin, de la signification de ses résultats, les problèmes, rappelle ce parti, demeurent entiers et sont exacerbés par le climat politique lourd d’incertitudes. Le PT critique vertement la gestion de la crise sanitaire à travers un confinement aveugle qui a provoqué «un effondrement social et économique sans précédent : entreprises publiques et privées à l’arrêt, salaires impayés dans de nombreux secteurs, y compris au niveau des collectivités locales allant jusqu’à 7 mois, pertes massives d’emplois».
Le Parti des travailleurs dit craindre pour les couches moyennes qui ont été broyées : les petits producteurs, les éleveurs, les artisans, les agriculteurs et pécheurs compris, les transporteurs privés, commerçants, restaurateurs… «Aucune catégorie sociale n’a été épargnée», alerte cette formation politique qui parle du calvaire de centaines de milliers de transporteurs privés interwilayas et des agences de tourisme à cause du maintien des restrictions en matière de déplacements», soutient ce parti selon lequel la récession économique s’installe, provoque l’effondrement d’une extrême brutalité du pouvoir d’achat.
Outre la pandémie du Covid-19, le PT critique les rentrées scolaire et universitaire anarchiques qui, selon cette formation politique, «amorcent la destruction de l’enseignement public déjà entamée via l’enseignement à distance, par la généralisation de la déréglementation». «A l’origine de ce désastre se trouve le système du parti unique qui, depuis l’indépendance, a dépossédé le peuple du droit d’exercer sa souveraineté», souligne le PT qui parle d’une «guerre sociale et économique» qui sape les «bases matérielles de la nation mettant (ainsi) en péril le tissu social national».
M. S.
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