Quand l’omnipotent Eric Zemmour fait censurer un livre révélant sa face cachée
Par Nabil D. – Le polémiste Eric Zemmour a bloqué la publication d’un ouvrage qui révèle sa face cachée et son activisme pro-sioniste au grand jour. Le livre intitulé L’autre Zemmour est signé de l’historien des religions Youssef Hindi. «Cet ouvrage, qui aurait pu être titré Qui est Zemmour ? A quoi sert Zemmour ? Ou encore Qui sert Zemmour ? était initialement une commande pour le compte d’une maison d’édition parisienne qui s’est montrée intéressée. Après la lecture du manuscrit dans sa version finale, les dirigeants de la maison d’édition en question, très enthousiastes à l’idée de publier l’ouvrage, m’ont donné leur accord de principe. Ces mêmes éditeurs ont, sans mon accord, porté à la connaissance d’Eric Zemmour l’existence du manuscrit», explique l’auteur.
L’éditeur en question a soumis le tapuscrit à l’appréciation d’Eric Zemmour à la demande de ce dernier et, «quelques semaines plus tard, la maison d’édition est brusquement revenue sur sa décision de publier le livre», au motif qu’il «n’est pas le bon éditeur» et qu’il «n’a pas la bonne équipe pour défendre [le] texte». «Ont-ils subi des pressions ? Ont-ils marchandé ? Quoi qu’il en soit, de toute évidence, c’est la peur – de qui ? De quoi ? – qui a fait reculer la maison d’édition lui faisant renoncer à la publication d’un livre promettant de devenir un best-seller», écrit Youssef Hindi.
«Cela peut paraître d’autant plus surprenant aux yeux des lecteurs qu’Eric Zemmour est censé être un opposant solitaire au (sein du) système médiatico-politique prenant à rebrousse-poil l’idéologie dominante», s’étonne l’auteur censuré, qui estime que «son omniprésence dans les médias de masse s’expliquerait alors par un exceptionnel et exclusif – limité au seul Zemmour – respect de la liberté d’expression dans le monde très fermé du spectacle médiatique».
Dans son livre, dont une partie a été mise en ligne et accessible gratuitement, «pour contourner la censure exercée par les maisons d’édition et les médias mainstream», Youssef Hindi décrit un Eric Zemmour «néoconservateur, bien qu’il ne vienne pas de l’extrême gauche la plus radicale d’où sont issus Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut». «Mais Zemmour, souligne-t-il, vient bien de la gauche, la gauche socialiste», avant de «[devenir] le chantre de la droite, du bonapartisme jusqu’au pétainisme en passant par le gaullisme» et du «mouvement israélophile d’extrême-droite».
Pour le spécialiste de l’eschatologie messianique, il ne faut pas s’étonner de ce qu’Eric Zemmour, qui «se fait le promoteur et le porte-parole du néonationalisme pro-israélien», «témoigne son respect aux terroristes alliés d’Israël». «Si Eric Zemmour était un patriote français authentique, écrit-il, il aurait dénoncé [le] système de corruption qui lie les hommes politiques français et [les] pétromonarchies». «Des liaisons dangereuses, accuse-t-il, qui ont causé nombre de morts». «Or, l’Arabie Saoudite et le Qatar se trouvent être des alliés d’Israël – que Zemmour présente en modèle à imiter», relève l’auteur de Comment l’islam est devenu l’ennemi de l’Occident.
«Face à la révolte sociale qui se radicalise, l’oligarchie et ses représentants – que ce soient Eric Zemmour et Alain Finkielkraut à droite de l’échiquier politique ou BHL et Attali à gauche – ont au fond le même objectif à atteindre, certes, par des voies différentes. Il s’agit de dévier vers une autre cible la vindicte populaire qui désignerait les vrais coupables du désastre économique et social (en France, ndlr) : l’oligarchie, les 0,1%», fait remarquer Youssef Hindi, selon lequel Eric Zemmour «se retrouve dans le camp des ennemis de la France qui œuvrent de concert à sa destruction […] par ses prises de position, son discours néoconservateur et son silence sur les causes et les responsables de nos problèmes».
N. D.
Comment (34)