L’Algérie dans l’œil du cyclone : il faut faire échec aux fossoyeurs de la paix
Par Khaled Boulaziz et Kaerdin Zerrouati – «L’islam attaque spécialement les idolâtres ; il n’y a point d’autre dieu que Dieu, et Mahomet est son Prophète ; voilà le fondement de la religion musulmane ; c’était le point le plus essentiel : consacrer la grande vérité annoncée par Moïse et confirmée par Issa Jésus. (…) Il n’y a pas d’autre dieu que Dieu et Mahomet est son Prophète.» (Napoléon Bonaparte.) En décembre 2014, le quotidien Libération ouvrait son éditorial sur la personne de Jacques Attali avec une question rhétorique : «Et s’il s’avère que Jacques Attali, alors 71 ans, est le vrai président de la France ?» (1)
L’auteur décrit ce que tout le monde savait déjà : l’influence persistante et ascendante des Attali & Co dans la cité française. Une influence qui trouve sa genèse dans les liens historiquement tissés dans les obscurs conciliabules maçonniques entre un mouvement révolutionnaire populaire montant et pré-datant l’insurrection de 1789 et cercles messianiques aux relents élitistes.
Du XVIIIe siècle à nos jours, ces mêmes conciliabules élisent mystiques et prophètes autoproclamés de l’ère moderne de la République sous le règne duquel les Français vivent et dont ils ignorent jusqu’à l’existence.
Conciliabules, hélas, qui allaient déborder sur la rive sud de la Méditerranée, en charriant leur souillure dans un cycle de violences qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
Les derniers signes de ce cycle infernal en date de corruption-compromission-soumission étaient déjà perceptibles, d’ailleurs, durant les dernières années de la présidence de Chadli Bendjedid et de ses premiers «fricotages» directs avec la France d’alors, celle des Mitterrand et de ses envoyés spéciaux, les Attali, les Hanin et autres Lang, exhalant la forte odeur de soufre que donne cette alchimie particulière entre la franc-maçonnerie et un certain sionisme séfarade, madré de pieds-noirs.
Des envoyés spéciaux et même «spécieux» qui enjambaient joyeusement la voie diplomatique ordinaire pour venir fricoter directement avec le chef de l’Etat Chadli Bendjedid, prisonnier de son sérail, sur lequel régnait sans partage un courant comprador prédateur, que l’on retrouvera plus tard à la tête d’immenses fortunes liées au capital international élitiste.
On n’a pas d’état d’âme quand des rentes colossales se chiffrant en millions de dollars par individu sont dangereusement menacées de tarissement par des «va-nu-pieds» comme ils se disent entre eux – eux, qui sont fils de caïds, fils de bachaghas ou fils de grandes tentes – en parlant de nous, le peuple ordinaire.
Dans un document central d’un mémo israélien rédigé en langue hébraïque par Oded Yinon, fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israélien, à l’automne 1981, soit juste avant la deuxième grande confrontation entre Israël et le Liban de juin 1982 et l’opération Paix en Galilée, et qui succédait à l’opération Litani de mars 1978 et surtout à la mort mystérieuse du feu Boumediene, il est détaillé un plan de démembrement de plusieurs pays du Moyen-Orient et du Maghreb en petite entités.
En Algérie, il fallait préparer les conditions à ce démembrement. Ceux qui n’ont jamais digéré l’émancipation de ce pays vont à petites touches créer les conditions nécessaires à ce chaos orchestré.
Il faut comprendre que dans tous les pays où la franc-maçonnerie est bien implantée (comme la France), elle est derrière toute la grande corruption, les meurtres de politiciens et les grandes malversations financières. Les «frères» et «sœurs» maçons sont toujours au-dessus des lois.
Nous allons examiner les similitudes entre les politiques de l’Algérie et l’agenda de la franc-maçonnerie :
L’oligarchie montante en Algérie représente les intérêts des Banksters transcontinentaux. Le processus économique de cette oligarchie déterminée œuvre à ancrer le pays dans un schéma global d’une mondialisation tentaculaire et prédatrice.
Juste à la mort de Boumediene et sous les coups de boutoir d’une bourgeoisie nourrie aux mamelles d’un socialisme boiteux, et à travers une pléthore de réformes, ajustements et autres programmes économiques, les grandes sociétés nationales, dont les plus rentables, furent éclatées en petites entités et cédées par la suite au dinar symbolique.
Enveloppés dans un discours suiviste, réformateurs et autres économistes ont concoté une véritable feuille de route afin de détruire une industrie locale naissante par la vente d’entreprises nationales à de grands groupes transnationaux.
On peut ajouter à ce plan les accords de la honte avec l’Union européenne pour le démantèlement tarifaire, la location des terres agricoles, les privatisations de la gestion des eaux, infrastructures de transport et autres services.
Le pays résista tant bien que mal à cet assaut à travers un courant hétéroclite aussi bien dans le pouvoir que dans la société civile.
Mais les adorateurs du veau d’or et leurs relais initièrent la grande déferlante des années 1990 afin de mettre le pays définitivement à genou.
En plein milieu d’une guerre civile larvée, des banques étrangères furent agréées pour la première fois en Algérie dans le seul but est de drainer les richesses du pays entachées du sang des Algériens, de tous les Algériens.
L’exploration des hydrocarbures au grand sud fut ouverte à de véritables cowboys capitalistes sans savoir avéré, ni vision à long terme, détruisant ainsi par une production vorace un des plus grands gisements de pétrole (Rhoude El-Baguel) en Algérie(2).
A cette politique de la terre brûlée, il fallait lui donner des assises historiques. Dans le passé, les sciences humaines et les sciences sociales furent convoquées et impliquées dans le fait pluriel de la colonisation dont les chantres furent Jacques Soustelle, Germain Tillon, Bourdieu et autres «savants» de l’empire dont l’effort primaire fut la structuration des recherches scientifiques coloniales du temps au service de «la mise en valeur des colonies françaises».
En continuité, un énorme effort d’écriture biaisée nourrie d’études orientalistes subjectives fut entrepris ces dernières années. Ces écrits et thèses modernistes ont été drapés faussement d’une robe académique dans les grands temples du savoir occidental.
Deux principaux thèmes de «recherche» perfidement choisis sont en vogue ces jours-ci :
- Histoire et ascendance des juifs du Grand Sahara algérien(3)
- Histoire des tribus berbères juives(4)
Financées par des officines occultes, elles sont le carburant qui alimente et entretient un état d’hostilité entre les différentes courants politiques en Algérie.
L’écriture de l’histoire n’est jamais neutre de par son essence. Elle est polémique. Mais elle fait surtout partie des outils de domination dans les conflits.
Il y a péril en la demeure, mais il s’en faut de beaucoup – et qu’on se le dise – pour que les élites des ténèbres et leurs suppôts instaurent par le fer et par le feu, sous le parapluie d’un ordre mondial, le chaos en Algérie. Toutes leurs entreprises perfides ne peuvent ébranler cette foi algérienne.
Foi qui s’est édifiée et cristallisée par le sacrifice de centaines de milliers de vies algériennes et portée par la mémoire de nos millions de morts et de martyrs sacrifiés sur l’autel de la longue résistance du peuple, à l’occupation coloniale française, pour que cette terre d’Algérie demeurât ce qu’elle est, depuis près de quatorze siècles, une terre musulmane.
Une terre musulmane géographiquement africaine, historiquement méditerranéenne et socio-culturellement arabo-berbère où ont cohabité des siècles durant, aux côtés des musulmans et dans le respect de leur altérité, juifs, athées et chrétiens jusqu’à l’arrivée de la colonisation française.
Une terre musulmane ouverte sur le monde, sur l’Humanité et sur cette Universalité qui ne saurait être – ipso facto – l’apanage du seul Occident, et encore moins de ces conciliabules maçonniques qui n’ont de cesse, à travers leurs chantres et autres prophètes du choc des civilisations, de conspirer dans un combat vain contre cette terre de paix appelée Algérie.
Une terre musulmane, enfin, dont on cherche à ébranler les fondements et les valeurs, dans une démarche de redéploiement néocolonialiste planétaire et dont il faudra aller chercher la grille de lecture chez les adorateurs du veau d’or, c’est-à-dire chez les tenants d’un ordre mondialiste éminemment dominateur et essentiellement financier, matérialiste et marchand, qui instrumentalise le concept du «judéo-christianisme», comme le faisaient il y a un siècle déjà les criminels fondateurs du sionisme, en instrumentalisant la religion juive pour, in fine, occuper la Palestine pour le compte de l’impérialisme d’abord.
K. B./K. Z.
(1) https://www.liberation.fr/france/2014/12/09/attali-l-homme-qui-murmure-a-l-oreille-des-presidents_1160437
(2) https://en.wikipedia.org/wiki/Rhourde_El_Baguel_oil_field
(3)https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1366
(4) https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1946_num_26_1_3171
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