Eric Ciotti : ce député à la lisière de l’extrême-droite hanté par les Algériens
Par Mohamed K. – Réagissant à l’hommage rendu par le ministre français de l’Intérieur aux martyrs de la Guerre de libération nationale, lors de sa récente visite en Algérie, deux ténors de la droite française ont joint leur voix à celles nombreuses de l’extrême-droite pour fustiger ce geste noble d’un membre du gouvernement français qui se dit fier d’être le descendant d’un tirailleur algérien.
«Deux figures de la droite ont [aussi] vivement réagi à ce déplacement. Le député républicain des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a estimé qu’un ministre de l’Intérieur français ne devrait pas dire ça, en pointant du doigt une repentance honteuse. Même son de cloche du côté de Bruno Retailleau. Selon le président du groupe LR au Sénat, ce mot contribue à faire de la guerre d’indépendance une guerre sainte et c’est précisément ce que veulent les islamistes», rapporte, en effet, Le Figaro.
D’aucuns accusent le parti de Nicolas Sarkozy de braconner sur le terrain du Rassemblement national, deux partis qu’une frontière ténue sépare depuis que le successeur de Jacques Chirac en a pris les rênes par la ruse et la traîtrise envers son mentor, face à son rival et néanmoins ennemi juré, Dominique De Villepin.
Eric Ciotti faisait parler de lui en juillet 2016 déjà lorsque, à l’occasion d’un report de vingt-quatre heures des épreuves du bac pour que celles-ci ne coïncident pas avec une fête religieuse musulmane, était monté au créneau pour créer une «polémique stérile», accusait le président de l’Observatoire français contre l’islamophobie. «La polémique stérile que viennent de créer Eric Ciotti et Jean-François Copé au sujet du report des oraux de rattrapage du bac, en raison de la fête de l’Aïd El-Fitr, démontre une fois de plus la difficulté de ces responsables politiques à regarder la France dans les yeux.» Abdallah Zekri avait estimé que «cette manière outrageuse de vouloir prôner une laïcité à géométrie variable n’est ni responsable, ni intelligente, ni rassembleuse». «Elle les renvoie juste à ce qu’ils sont, soit deux propagandistes électoralistes qui quémandent les voix de l’extrême-droite pour assurer leur retour non pas aux responsabilités, mais seulement au pouvoir», affirmait-il.
En juillet 2019, le quotidien français Le Monde fustigeait, pour sa part, l’acharnement de la droite et de l’extrême-droite contre les supporters algériens qui avaient manifesté pacifiquement en France après chaque victoire de l’Algérie à la Coupe d’Afrique des nations. «Des élus LR et RN ont vite accusé des supporteurs algériens après le meurtre de Mamoudou Barry», titrait le quotidien qui rappelait que «le principal suspect est un Français d’origine turque aux antécédents psychiatriques».
«Depuis le début de la compétition, certains élus Les Républicains (LR) et du Rassemblement national (RN) multiplient les prises de parole relayant un message univoque : les incidents constatés en marge des victoires successives de l’équipe des Fennecs sont la preuve de l’échec de l’intégration, de la montée du communautarisme», écrivait Le Monde qui reprenait les propos du même Eric Ciotti «déplorant» que la place Masséna de Nice «soit couverte de drapeaux algériens».
M. K.
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