Rachad, Al-Nosra, Doha Bank et le trésor de guerre caché des Frères musulmans
Par Mohamed K. – La banque de la famille régnante au Qatar, Doha Bank, vient d’être citée par des réfugiés syriens dans une affaire de financement du terrorisme. Le journal britannique The Guardian, qui rapporte l’information, indique, par ailleurs, que des responsables qataris ont intimidé ces demandeurs d’asile qui accusent l’établissement financier du régime des Al-Thani de financer le groupe Al-Nosra.
«La police antiterroriste a été invitée à enquêter sur les allégations selon lesquelles des témoins et des plaignants dans une affaire de financement du terrorisme auraient été intimidés par des fonctionnaires travaillant pour l’Etat du Qatar», précise The Guardian, qui révèle qu’«une affaire impliquant des demandes d’indemnisation» a été «présentée par huit réfugiés syriens contre la Doha Bank, dont le siège se trouve dans l’Etat du Golfe». Le journal fait parler un avocat des plaignants syriens qui dénonce «le harcèlement, l’intimidation, la pression, la surveillance secrète illégale à l’étranger, les menaces de visites d’hommes armés et masqués pendant la nuit, la tentative de corruption et les incitations au meurtre» qui visent ses clients.
«Les requérants affirment qu’ils ont fui vers les Pays-Bas après que leurs vies eurent été menacées et leurs maisons détruites par le Front Al-Nosra, une organisation djihadiste qui contrôlait certaines parties du nord de la Syrie», écrit The Guardian, qui précise que ces Syriens «poursuivent la banque parce qu’elle aurait été utilisée pour acheminer des fonds au profit du groupe terroriste qui est une organisation interdite au Royaume-Uni».
Or, qu’en est-il de l’autre organisation qui fait l’apologie du terrorisme, Rachad en l’occurrence, dont les deux chefs de file activent l’un, Larbi Zitout, à partir de Londres et l’autre, Mourad Dhina, à partir de Genève ? Il est fort à parier que Doha Bank sert aussi à renflouer les caisses de ce mouvement inféodé à la secte des Frères musulmans financée par le Qatar et dirigée, depuis la chute de Mohamed Morsi et de son organisation islamiste en Egypte, par le président turc, nostalgique de l’empire ottoman, Recep Tayyip Erdogan.
Global Watch Analysis est revenu récemment sur le trésor de guerre des Frères musulmans en Suisse, en rappelant l’assassinat, le 13 novembre 1995, d’un diplomate égyptien en poste auprès de l’ONU de six balles à Genève. «Il enquêtait sur le trésor de guerre des Frères musulmans qu’aurait géré Saïd Ramadan, le gendre d’Hassan Al-Banna», révélait le site spécialisé dans la prospective géostratégique et dans l’antiterrorisme. A Genève, précisément là où le fondateur du Front islamique pour le djihad armé, auteur de dizaines d’assassinats d’intellectuels en Algérie, Mourad Dhina, a trouvé refuge. Est-ce un hasard ? Difficile d’y croire.
M. K.
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