Les incendies de forêt commandités de l’étranger : la piste marocaine se précise
Par Houari A. – Le procureur de la République près la Cour de Cherchell a confirmé que les incendies de forêts qui se sont déclarés à Gouraya, dans la wilaya de Tipasa, ont été provoqués par des personnes ayant reçu des instructions de l’étranger en contrepartie du versement de sommes d’argent qui devaient être virées de l’étranger via Western Union.
Dix-neuf suspects ont été arrêtés, selon le procureur qui a précisé que parmi les personnes interpellées, certaines l’ont été pour avoir incendié leur domicile volontairement pour bénéficier d’un dédommagement de l’Etat. Les auteurs des incendies ont utilisé des bombonnes de gaz butane, a encore indiqué le magistrat.
La piste criminelle avait été privilégiée dès le départ, vu la simultanéité des incendies qui ont ravagé le massif forestier, allant de l’ouest du pays jusqu’au centre-est. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait affirmé, lors de son déplacement en hélicoptère dans la wilaya de Tipasa, que les feux pouvaient être un acte prémédité. Dans le même temps, de nombreuses sources suspectaient l’implication des services secrets marocains.
Les incendies de forêts qui se sont déclenchés en même temps à travers plusieurs wilayas de l’ouest et du centre-ouest du pays ne peuvent être un simple fait du hasard. Leur simultanéité, leur propagation fulgurante et leur survenance à ce moment précis où l’Algérie traverse une grave crise multidimensionnelle, sous-tendue par une périlleuse instabilité politique, font qu’il est peu probable que leur occurrence soit accidentelle.
En effet, d’aucuns estimaient que derrière la catastrophe du 6 novembre dernier se cachaient des mains invisibles qui ont prémédité et planifié un acte de sabotage dans le triple objectif de détruire la faune et la flore, de provoquer un vent de terreur, d’occuper les services de sécurité et de la Protection civile et de semer la discorde dans le pays. Ces incendies qui ne pouvaient être que volontaires survenaient au lendemain de deux faits saillants : le décès du moudjahid opposant Lakhdar Bouregâa dont l’enterrement avait été marqué par une tentative de récupération politique par les animateurs du Hirak dévoyé et des gesticulations dangereuses à nos frontières ouest. Sans compter les réseaux mafieux locaux tentaculaires et extrêmement nocifs.
Certains ont vu dans cette hécatombe qui a touché plusieurs wilayas un casus belli déclaré par le Makhzen, dont les services secrets auraient profité de l’absence du président de la République, hospitalisé à l’étranger, et du climat de doute et d’incertitude auquel cette vacance momentanée du pouvoir a donné lieu, aggravée par une communication brouillonne et maladroite des autorités publiques, pour donner le feu vert à ses agents opérant en Algérie et infiltrés parmi les travailleurs clandestins nombreux sur le territoire national.
Des avertissements avaient été lancés sur la présence dans le pays de personnes étrangères malveillantes qui attendaient le signal pour agir. Il faut rappeler que ces incendies de forêts ravageurs, en plein automne, font suite à une série d’actes violents inédits en Algérie qui ont défrayé la chronique, notamment les cas d’enlèvements et les explosions enregistrées çà et là, qui peuvent paraître comme de simples faits divers mais qui feraient partie d’une stratégie plus vaste visant à détruire le pays par des actions sournoises, difficilement imputables à des officines secrètes. Il ne s’agirait pas d’attentats terroristes au sens classique du terme, mais d’un désordre dont les effets sont aussi dévastateurs.
Les incendies ont été suivis, quelques jours plus tard, par la violation du cessez-le-feu par l’armée marocaine à Guergarate, rallumant ainsi la mèche d’une nouvelle guerre à nos frontières.
H. A.
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