Voici pourquoi l’Algérie ne financera bientôt plus la Grande Mosquée de Paris
Par Houari A. – L’Algérie ne financera plus la Grande Mosquée de Paris dans les années à venir et n’enverra plus d’imams en France. La décision n’émane pas d’Alger, mais de l’Elysée. Dans le cadre de la loi sur les séparatismes, Emmanuel Macron a instamment demandé aux responsables du culte musulman de revoir de fond en comble «l’islam de France» et cette révision inclut la prohibition de tout financement étranger et écarte tout imam qui ne répondrait pas aux exigences prescrites dans une nouvelle charte que les autorités françaises ont demandé au Conseil français du culte musulman (CFCM) d’élaborer dans un délai de deux semaines.
C’est dire l’urgence de la situation face au terrorisme islamiste qui a de nouveau frappé en France, faisant quatre morts dans des circonstances abominables. En effet, dans la nouvelle feuille de route tracée par la présidence de la République et le ministère de l’Intérieur français, il est clairement précisé que ladite charte «devra affirmer la reconnaissance des valeurs de la République, préciser que l’islam en France est une religion et pas un mouvement politique et stipuler la fin de l’ingérence ou de l’affiliation à des Etats étrangers». La France veut mettre fin, «d’ici quatre ans», à la présence en France des 300 imams étrangers détachés par l’Algérie, le Maroc et la Turquie, nous apprennent les médias français.
«Le CFCM doit mettre en œuvre un référentiel de formation des imams, dans les six mois à venir. En fonction de leur rôle – imams dirigeant la prière, imams prêcheurs et imams conférenciers –, il leur sera demandé différents niveaux de connaissance du français et de diplômes, allant jusqu’à des formations universitaires, indique l’Elysée. Et les imams actuels devront aussi entrer dans ce modèle», apprend-on encore.
La source va tarir donc. «Voilà qui mettra fin aux chamailleries constatées ces derniers mois à la Grande Mosquée de Paris qui ont révélé l’existence d’intérêts pécuniaires au sein de cette institution qui ne fait plus parler d’elle pour quelque sujet d’ordre religieux mais pour les querelles qui la minent sur fond de redistribution de l’argent fourni par l’Algérie et les sommes colossales récoltées grâce à des donations en numéraires difficilement traçables», indiquent des sources proches du dossier.
La France vient ainsi de mettre fin, bien malgré elle, à une querelle qui a pour moteur quelque sept millions d’euros que l’Algérie verse pour la gestion de la mosquée et la rémunération des imams algériens qui professent dans les différentes mosquées relevant de l’institution parisienne mère, transformée en machine à sous et source de conflits bassement matériels et loin de toute considération confessionnelle.
La nouvelle direction prise par les autorités françaises posera le problème du financement du culte musulman, tant il n’est pas précisé comment celui-ci sera subventionné, sachant que la loi de 1905 interdit à l’Etat de mobiliser des fonds au bénéfice des représentations religieuses.
H. A.
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