Macron : «L’Afrique ne peut pas réussir sans que l’Algérie réussisse !»
Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, dans un entretien publié vendredi par Jeune Afrique, qu’il ferait «tout» pour «aider» le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui est «courageux» afin que «la transition réussisse» en Algérie. «Je vous le dis franchement : je ferai tout ce qui est en mon possible pour aider le président Tebboune dans cette période de transition. Il est courageux», déclare le chef de l’Etat. Mais, ajoute-t-il, «on ne change pas un pays, des institutions et des structures de pouvoir en quelques mois».
«Il y a eu un mouvement révolutionnaire, qui est toujours là, sous une forme différente. Il y a aussi une volonté de stabilité, en particulier dans la part la plus rurale de l’Algérie. Il faut tout faire pour que cette transition réussisse. Mais il y a un facteur temps important», explique Emmanuel Macron, interrogé sur le mouvement de contestation populaire «Hirak». «Il y a aussi des choses qui ne sont pas dans nos standards et que nous aimerions voir évoluer», précise-t-il, sans détailler. Il affirme avoir, «à chaque fois, un dialogue de vérité avec le Président» mais «je ne suis jamais dans l’invective ni dans la posture du donneur de leçon. L’Algérie est un grand pays. L’Afrique ne peut pas réussir sans que l’Algérie réussisse».
Contaminé par le coronavirus, le Président, âgé de 75 ans, est soigné en Allemagne depuis le 28 octobre, une absence qui a réveillé le spectre, pour beaucoup d’Algériens et dans les médias, de la vacance du pouvoir lors des hospitalisations à l’étranger d’Abdelaziz Bouteflika après son grave accident vasculaire cérébral.
Interrogé sur son attitude vis-à-vis du «défi mémoriel» posé par la guerre d’Algérie, Emmanuel Macron affirme que «la France a fait énormément de gestes» et que l’important est de «mener un travail historique et réconcilier les mémoires» plutôt que de «s’excuser». «Au fond, nous nous sommes enfermés dans une espèce de balancier entre deux postures : l’excuse et la repentance, d’une part, le déni et la fierté, de l’autre. Moi, j’ai envie d’être dans la vérité et la réconciliation, et le président Tebboune a exprimé sa volonté de faire de même», ajoute-t-il, en rappelant que l’historien Benjamin Stora doit lui remettre en décembre un rapport sur cette question.
Agence
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