Le FFS met en garde contre la gestion autoritariste des affaires du pays
Par Mounir Serraï – Le Front des forces socialistes (FFS) met en garde contre la gestion autoritariste et ce qu’il qualifie de fuite en avant du pouvoir. Le plus vieux parti de l’opposition, qui a rendu publique aujourd’hui une déclaration très critique, considère que le régime est «allergique au changement».
«Comment pouvait-on croire qu’un nouveau bricolage constitutionnel pouvait rétablir la confiance et constituer une réponse politique à la hauteur des aspirations populaires à la liberté, à la démocratie, à la justice sociale et à la prospérité socio-économique ?» s’interroge le FFS qui rejette la feuille de route du pouvoir en place. «Tenter de restaurer un système rétrograde en faillite en imposant une nouvelle façade institutionnelle ne peut relever au mieux d’une cécité politique, au pire de l’irresponsabilité», affirme le parti du défunt Hocine Aït Ahmed pour lequel la crise que traverse le pays ne cesse de s’accroître et prend des proportions de plus en plus inquiétantes, mettant en péril la pérennité de l’Etat national.
Pour le FFS, le pouvoir a bien montré ses limites dans la gestion de la crise sanitaire et de ses graves répercussions socioéconomiques. Ce parti, qui plaide pour un processus constituant, épingle ainsi le pouvoir qui «n’apporte pas de réponses appropriées à la crise, ne sachant faire usage que de l’autoritarisme au quotidien là où la situation exige des solutions politiques, économiques et sociales à court, moyen et long terme».
«L’Algérie nouvelle, promise en grande pompe par l’actuel pouvoir, semble, malheureusement, se calquer cruellement sur celle d’avant-l’insurrection citoyenne du 22 février», estime le FFS, selon lequel l’immobilisme «insupportable laisse entrevoir de très sombres perspectives pour notre pays si des actions concrètes et urgentes ne sont pas entreprises».
Le plus vieux parti de l’opposition appelle à mettre fin à la gestion sécuritaire et liberticide de la société. Il estime que l’urgence est à l’amorce d’un processus politique et à l’ouverture d’un dialogue sincère, responsable et inclusif avec toutes les forces vives de la nation, «dans un climat apaisé, d’ouverture politique et médiatique pour permettre au pays de sortir de cette impasse historique».
Restant sur son projet rassembleur, le FFS lance l’initiative d’une Convention nationale qui réunira «les acteurs politiques et les représentants de la société civile pour débattre de la situation du pays et convenir ensemble d’un programme commun de sortie de crise».
Le parti du défunt Hocine Aït Ahmed ne manque pas d’avertir sur l’hostilité croissante dont fait l’objet l’Algérie «de la part d’alliances géopolitiques de circonstance» qui visent à «affaiblir ses capacités de résistance pour la soumettre définitivement aux intérêts prédateurs des puissances néolibérales».
M. S.
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