Homosexualité et apostasie en islam : les fatwas de l’extrême-droite française
Par Mohamed K. – Des cercles identifiés comme appartenant à l’extrême-droite française ont diffusé un document présenté comme le «serment de fidélité des imams de France à la République» que les responsables du culte musulman devraient faire respecter. La «fatwa» de cette mouvance risque de faire grincer des dents les musulmans de France qui verront dans ce document une atteinte à l’islam.
Les rédacteurs du faux serment prétendument destiné aux imams enjoignent à ces derniers d’«exiger une condamnation claire du refus de maris musulmans que leur femme soit examinée par un gynécologue homme, des hommes qui refusent de serrer la main des femmes ou d’avoir une supérieure hiérarchique femme, les familles musulmanes qui veulent choisir le bon mari pour leur fille ou les grands frères qui empêchent leurs sœurs de vivre leur vie».
«Les imams devront aussi indiquer que le port du voile n’est pas une obligation religieuse et que la femme peut s’habiller comme elle le souhaite», insiste la fausse charte qui confère «le droit [absolu] de critiquer une religion» et exige des imams qu’ils se «désolidarisent explicitement et condamnent les fatwas qu’émettent certains dignitaires musulmans contre des personnalités dont les écrits ne leur plaisent pas».
S’agissant du financement des mosquées, celui-ci «est à revoir de fond en comble», selon le document largement diffusé sur les réseaux sociaux. «La plupart des mosquées bénéficient pour leur construction de financements étrangers, notamment des pays du Maghreb, de la Turquie et des pays du Golfe. Les financements étrangers des lieux de culte seront interdits», lit-on dans le texte, selon lequel, par ailleurs, «il est anormal que dans certaines mosquées, les imams soient des Marocains, des Turcs ou des Algériens, formés hors de France, payés par l’étranger, et ne parlant pas français». Le document factice prône un concours de l’université qui devra «leur apporter les enseignements sociologiques nécessaires pour faciliter leur connaissance de la société française».
Le serment fictif «ordonne» aux autorités musulmanes françaises d’«admettre l’apostasie comme une possibilité normale». «Aucun musulman ne devrait considérer, même théoriquement, qu’un musulman qui renie sa religion mérite la mort», met en garde le texte qui impose aux musulmans [de France] d’accepter l’étourdissement des animaux. «Le Coran exige que l’animal soit saigné vivant, mais vivant ne veut pas dire conscient, il est parfaitement possible d’étourdir les animaux avant de les saigner», écrivent les concepteurs du faux serment, qui argumentent cette contrainte par le fait que «cela éviterait des souffrances inutiles aux animaux», estimant que «c’est compatible avec le Coran».
Cette manipulation de l’extrême-droite française vise à créer un vent de colère au sein de la communauté musulmane dont elle escompte une réaction violente. Mais des responsables du culte musulman ont affirmé que ledit serment était un faux et qu’il fallait se méfier de certains milieux malveillants qui multiplient les manœuvres sournoises pour provoquer une dichotomie entre les musulmans et le reste de la société française en provoquant une confrontation à caractère communautariste.
M. K.
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