Contre-feu médiatique
Par Mrizek Sahraoui – Le recours à cette manœuvre n’est évidemment pas nouveau. Rien de mieux, en effet, qu’une diversion pour éluder les difficultés contre lesquelles butent les pays occidentaux, induites par la pandémie due au Covid-19 qui a sérieusement secoué la planète.
Pour cacher l’incurie des gouvernements américain, britannique et français notamment, et leur gestion chaotique de cette crise sanitaire mondiale qu’ils imputent in petto à la Chine, les médias américains, repris en chœur par leurs confrères européens, viennent de ressortir les accusations et les fabulations proférées déjà dès avril dernier à l’encontre des autorités chinoises. Tous ces médias se sont largement fait l’écho, hier mardi et ce mercredi, d’une publication de CNN, accusant la Chine d’avoir tu le nombre réel des contaminations, minoré la pandémie partie de Wuhan en décembre dernier.
L’article publié sur le site de la télévision américaine propose un décryptage des documents remis «par un lanceur d’alerte patriote [?]» ayant requis l’anonymat, se disant toutefois un maillon important au sein du système de santé chinois «désireux d’exposer une vérité censurée». Rien que ça.
C’est, à vrai dire, un énième contre-feu qui ne fera pas long feu, tout comme les nombreux précédents qui n’ont dupé personne. La publication de CNN vise simplement à cacher la réalité de la crise sanitaire qui sévit encore dans le monde occidental, où le nombre de contaminations flambe de nouveau depuis cet automne.
On ne fera pas injure d’accuser ces médias d’avoir désinformé quand ils se gargarisaient de belles paroles, vantant les capacités des systèmes de santé de leurs pays respectifs, des plus performants, disaient-ils. Ou même lorsque, par des analyses captieuses, ils se livraient à la critique tout aussi spécieuse contre la stratégie chinoise. On connaît la suite : l’Amérique et l’Europe sont les deux épicentres qui comptabilisent les plus lourds bilans macabres.
La réalité, c’est que, à présent, le contraste est édifiant, et c’est le moins que l’on puisse déduire, une année maintenant après l’apparition du Covid-19 à Wuhan. Alors que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, et même l’Allemagne voient le nombre des contaminations croître encore, se chiffrant par dizaines de milliers, la Chine, elle, a gagné la bataille contre le Covid-19.
Dans le moment où les dirigeants des pays occidentaux sont encore au stade de la mise en place de stratégies – Joe Biden, le président élu, a qualifié de priorité des priorités la lutte contre le coronavirus, ou telle la formule «tester, alerter, protéger, soigner», déclinée par Emmanuel Macron lors de son allocution du mardi 24 novembre, visant à éviter une troisième vague – qui sont, finalement, qu’un simple copié-collé de la méthode conduite avec maestria par les autorités sanitaires chinoises dès janvier de l’année en cours, en Chine, l’économie renoue avec la croissance, on organise des marathons, on laisse la jeunesse vivre ses vingt ans, rouvrant les stades, marchés, restaurants et les boîtes de nuit, où les jeunes sont accueillis sans la contrainte du port du masque, lequel masque est encore en vigueur en Occident, vraisemblablement pour longtemps.
M. S.
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